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Carte postale vers 1925 site Delcampe - touristes devant les maisons des pêcheurs à Bou Haroun |
chap. préc. : Ampart // 1895-1905 Les enfants du naufragé
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chap. suiv. : Ampart // 1923-1939 Le triomphe de Thimothée fils
Après les marins, les naufrages, un troisième sujet affecte particulièrement la représentation des Bretons dans nos imaginaires : l'émigration au début du XXe siècle. L'interprétation de l'événement n'échappe pas aux clichés depuis la parution de Bécassine... À l'arrivée des familles de la grande bourgeoisie protestante venant de l'est en 1870 (comme destinées à enrichir le pays), répondrait celle des familles catholiques pauvres de l'ouest (condamnées à les servir). Le témoignage concret du départ des membres de la famille Ampart vers l'Algérie donne un autre portrait de Breton durant cette période : celui d'un pionniers dans l'industrie, ici illustrés par le "transclasse" Timothée Ampart, fils d'un orphelin et simple ouvrier, devenu un industriel fortuné après son exil en Algérie.
Son débarquement sur les rives de la Méditerranée s'associe à la nouvelle grande "crise sardinière" (1902, qui va se prolonger jusqu'en 1913) : les enfants Ampart semblent désormais bien installés à Audierne, disposant d'un petit commerce en bord de route (vendu en 1928), fabriquant probablement leurs propres boîtes de sardines grâce à la formation de soudeur du grand frère, Timothée; il est certainement assisté par la main d'oeuvre fournie par son frère et ses sœurs. Une réussite remarquable en moins de dix ans, entre le drame du naufrage de 1894 et le premier repérage en Algérie vers 1903. Ont-ils bénéficié d'une aide financière, à une époque où le bateau était la principale richesse des familles de marins, assurance ou économies ?
La suite de l'histoire se lit dans la presse algérienne : articles lorsqu'il monte son entreprise à Bou Haroun (près de Castiglione, actuellement Bou Ismaïl). L'usine de conserverie (sardines et anchois) est officiellement fondée en 1909. Seul Timothée est parti, le reste de la famille Ampart s'installe plus tardivement, en 1913 (L'Echo d'Alger, 14 mai 1913) : arrivent Marie Guédès, femme de Timothée, et Louise-Augustine Marie Le Plomb, femme de Jean-Guillaume, devenue Mme Veuve Ampart suite au décès de son mari sur le front belge en novembre 1914.
Le succès de "l'industriel T. Ampart" est incontestable. Dans la mémoire familiale, il est dit qu'il importe en Algérie la première voiture automobile. Mais il faut tout d'abord comprendre cette instalation, poser une chronologie entre les premiers voyages en "éclaireur", probablement dès 1905, et l'obtention d'une médaille d'or pour son produit, en 1922.
Ce dont témoignent les archives, rattachées désormais à des chroniques mondaines. La famille Ampart, en important la technique de la mise en boîte des sardines, fera de quelques petites cabanes installées en bas de falaise au milieu du XIXe siècle sur la côte algérienne, alors occupées par des pêcheurs venus d'Espagne et d'Italie, un important centre de pêche aux origine d'un véritable village, construit en dur, doté d'une mairie, d'une poste, etc.
Source - média principal : les cartes postales de Bou Hharoun. Age d'or de la carte postale...
Beaucoup sont installés, lors des "événements d'Algérie", entre 1958 et 1962, dans le département de l'Hérault. La branche bretonne semble oubliée car le rapprochement géographique se fait désormais dans le sud de la France, non-loin de la frontière espagnole.
Jean meurt en novembre 1914 à Pipegaël (Belgique), "brave et dévoué zouave, mort glorieusement pour la France" (JO - RF 1923/01/04 - 1923/12/31). Sa sépulture est installée dans le carré militaire de la ville flamande de Roulers, tombe individuelle n°82; d'autre part, Jean-Guillaume figure sur le monument aux morts (relevé n° 54676) de la Commune de Téfeschoun qui mentionne 26 noms de soldats « Morts pour la France » au titre de la guerre 1914/1918.
L'usine Ampart était l'activité économique prédominante du village jusqu'en 1962, la marque La Triomphatrice étant reconnue et médaillée!
Source - média principal : les cartes postales de Bou Hharoun. Age d'or de la carte postale...
Le neveu Louis-Marie Franger et ses descendants, via geneanet.org |
Louis Marine Franger, fils de Marie-Josèphe et neveu venu du "pays"
Concernant les trois filles de la IIe génération, l’aînée Marie-Perrine (née en 1868) est probablement restée au "pays" sans qu'il soit possible d'en retrouver la trace, contrairement à sa sœur Victorine (née en 1872) qui reste sa vie entière à Audierne, mariée à Guillaume Guivarc'h (cf.infra). Quant à la plus jeune des trois filles, Marie-Josèphe (née en 1875), elle épouse Félix François Marie Franger (1869-1940), sous-brigadier des Douanes résidant à Hennebont (Morbihan). Le nom Franger est relativement rare, ce qui permet de le retrouver rapidement sur les sites de généalogie.
La réponse arrive grâce au site geneanet (gw.geneanet.org). C'est un nommé Bruno Villalba (né en 1961) qui a mené l'enquête sur sa famille et celle de sa femme, Lydie Franger (IVe génération) : celle-ci est bien la descendante de Marie-Josèphe Ampart et Félix Franger. Un seul fils atteint l'âge adulte, Louis Marie Franger (IIIe génération) et il suit une formation de soudeur - très certainement décidé à rejoindre son oncle Timothée qui a fait fortune en Algérie. Son métier est indiqué sur son acte de mariage.
Il se marie en 1920 dans le village de Tefeschoune avec Joséphine Sastre, issue d'une famille de pêcheurs. Les parents et grands-parents (génération zéro) de sa femme sont des pécheurs nés en Espagne et installés près de Bouharoune depuis les années 1870. Leurs enfants (Marie, Vincente, Alain, Armand - IVe génération) et les petits-enfants (Ve génération) naissent également en Algérie, à l'exception de la dernière fille d'Armand, Bernadette, née le 1er mars 1963 à Bressuire (en Poitou-Charentes)... Si les garçons conservent le nom de Sastre, les femmes se marient, comme leurs parents, avec des hommes issus de familles d'origine espagnole comme les Herrera et les Villalba, très certainement proche de la communauté des premiers pêcheurs installés à Bouharoun bien qu'ils résident en France
Beaucoup sont installés, lors des "événements d'Algérie", entre 1958 et 1962, dans le département de l'Hérault. La branche bretonne semble oubliée car le rapprochement géographique se fait désormais dans le sud de la France, non-loin de la frontière espagnole.
Quelques sources
Jean-Christophe Fichou, « La crise sardinière de 1902-1913 au cœur des affrontements religieux en Bretagne », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 1 PUR, 16-4 | 2009, 149-170.
https://journals.openedition.org/abpo/639
https://journals.openedition.org/abpo/639
1914 : mort de Jean Ampar
Jean meurt en novembre 1914 à Pipegaël (Belgique), "brave et dévoué zouave, mort glorieusement pour la France" (JO - RF 1923/01/04 - 1923/12/31). Sa sépulture est installée dans le carré militaire de la ville flamande de Roulers, tombe individuelle n°82; d'autre part, Jean-Guillaume figure sur le monument aux morts (relevé n° 54676) de la Commune de Téfeschoun qui mentionne 26 noms de soldats « Morts pour la France » au titre de la guerre 1914/1918.
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L'usine Ampart était l'activité économique prédominante du village jusqu'en 1962, la marque La Triomphatrice étant reconnue et médaillée!
L'Echo d'Alger, 6 décembre 1922 |
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