Phasage d'écriture : Brouillon 04/05/20/08:00
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Illustration en couverture de Pierrick Chuto, Les enfants trouvés de l'hospice de Quimper, éd. 2019 ; extrait de Charles Marchal (1825-1877) Le dernier baiser d'une mère, 1858 - Pêcheries, musée de Fécamp |
Cette rareté du nom est l'un des éléments qui va permettre d'écrire cette histoire de migrants breton, car il n'aurait pas été aisé autrement de retracer la vie d'une personne qui se déplace, ni de suivre ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. La méthodologie est exactement à l'inverse de la généalogie et il s'avère beaucoup plus difficile de "descendre" un arbre généalogique que de le "remonter". L'administration a favorisé cette direction dans une époque obsédée par les orgines : il faut connaître les parents, mais peu importe l'avenir des enfants. Pour retrouver les "ancêtres", il suffit simplement de partir des "actes de naissance" qui précisent l'origine des deux parents, donnant ainsi la possibilité de retrouver les registres où seront inscrits les grands-parents, puis retrouver les arrières-grands-parents, et ainsi de suite. Pour retrouver un enfant, surtout s'il s'agit d'une fille dont le nom va changer, il n'y a que le hasard et les progrès des sites de généalogistes qui peuvent le permettre.
Mais une première question se pose quant aux dates des articles : les années 1880-1890... Trop loin dans le passé... Pourtant, les textes les plus complets mentionnent le bon prénom, Timothée, précisément celui de l'arrière-grand-père. Cependant, son année et son lieu de naissance ne correspondent pas : Quimper, 1843... Il ne peut s'agir d'un hasard, celui qu'une rumeur disait orphelin aurait-il un père connu ? Pourrait-il avoir vécu aussi longtemps ? Ou alors, est-ce un homonyme ? Les question s’enchaînent. La première réponse tombe rapidement en regardant plus préciséement les articles de presse sur Retronews, dans une période plus récente : il y existe bien deux Thimothée Ampart. Le premier meurt dans la région de Douarnenez, le second apparaît une génération plus tard en Algérie. La mémoire des anciens de la famille voyait dans l'arrière-grand-père un orphelin, mais il s'agissait plus probablement d'un arrière-arrière-grand-père... Un léger glissement. Les mémoires s’effacent après trois générations.