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mardi 7 juillet 2020

Voies romaines rémoises /8/ données SIG




Venant en conclusion de la rubrique "Reims antiquité", ce plan synthétique a été publié dans la Carte archéologique de la Gaule 51/2. Il offre l'état officiel des noms et données archéologiques disponibles sur les voies romaines. En suivant la numérotation "horaire" (n°01 à 1h, n°2 à 2h, etc.), ce plan permet de corriger quelques interprétations. La direction donnée(voie)  est le plus souvent celle de la ville la plus proche, et non celle des itinéraires (route, plus susceptible de varier).

N°01 - voie dir. Betheny-Mézières => route de Cologne (NNE)
N°02 - decumanus max. nord : voie dir. Witry => route de Trèves (NE)
N°03 - voie secondaire dir. Nogent-l'Abbesse et/ou Cernay (E)
N°04 - cardo max. sud : dir. Prunay => route de Verdun et Metz  relie la Via Agrippa Metz-Toul (SE)
↳ N°05 - dir. Chalons => route de Chalons-en-Ch. (SSE) 
↱ N°06 - dir. Champfleury - Chalon (bis)  /!\ =?> route de Sens via Bibe (S) 
↱ N°07 - dir. Troyes  /!\ =?> voies secondaires dir. Epernay  (SSO) 
N°08 - decumanus max. : dir. Tinqueux-Pargny => voie second. dir. Château-Thierry - Meaux (SO)
↕ N°08bis - voie secondaire = raccordement oblique entre les voies n°08 et n°09
N°09 - voie dir. St-Brice-Soissons-Paris => Via Agrippa route de Boulogne par Soissons (O) 
N°10 - cardo max. : dir. La Neuvillette-St-Quentin => route de Thérouanne par St-Quentin (NO)
↳ N°11 - voie secondaire  non confirmée dir. Courcy ? (NNO)
N°12 - voie dir. La Neuvillette - Bavay => route de Bavay (N)

On obtient ainsi une nomenclature rigoureuse, binominale, désignant la "voie" par les villages ou  villes proches vers lesquels elle se dirige, suivie par la "route" (au sens étymologique rupti/ruptures) indiquant les grandes villes-étapes (le plus souvent) citées dans les itinéraires.

Certaines voies en "pointillés" semblent plus secondaires que d'autres, mais l'on retrouve bien la ville de Reims au carrefour de sept grandes routes romaines (1,2,4,8,9,10,12). Seule la voie n°11 (Bayard & al., 2004) n’apparaît pas dans ce plan. Par contre, s'y ajoute un grand chemin indépendant qui longe la montagne de Reims en passant par Rilly-la-Montagne : le "chemin de la Grande-Barbarie", que les auteurs anciens attribuent à la période gauloise. Ceci expliquerait qu'elle ne suive pas une ligne droite et ne passe pas par la ville... Elle mérite une numérotation à part (N°00). La majorité des chemins en "pointillés" semblent également plus anciens : la plupart dirigés vers le SO (vers la Gaule). L'Empire romain semble plutôt se concentrer vers le NE, c'est à dire la direction du Limes.

vendredi 5 juin 2020

Focus Reims // 27,07 Centre : Cryptoportique

Patrimoine : Cryptoportiques, ph. Axel Coeuret, fonds O.T. Reims

Situé sous l'ancienne « place des Marchés », renommée place du Forum au XXe siècle, le cryptoportique intrigue par sa position en contrebas et son mur extérieur en petits moellons. Il aura fallu deux siècles pour redécouvrir l'étendue et l'importance de cette galerie semi-enterrée inscrite au pourtour du forum – centre de la cité durant l’Empire romain. Le cryptoportique du forum de Reims peut être comparé à celui d'Arles ou de Bavay, mais ce type de substruction existe aussi sous les palais et les somptueuses villas romaines : la catacombe de Priscille et le Palatin à Rome, la villa Hadriana, le castel Gandolfo…

Le cryptoportique de Reims est uniquement accessible sur une section d'environ 60 m. de longueur, 10 m. de largeur et 5 m. de hauteur, soutenue par une douzaine de piliers, mais il se raccorde à un forum beaucoup plus vaste, dont on peut estimer les dimensions à environ 240 m. sur 120 m ! Cette superficie témoigne de l'importance de la ville de Durocortorum, durant la Pax Romana : la cité atteignait alors 600 hectares, c'était l'une des grandes capitales des Provinces de l'Empire romain.


mercredi 8 janvier 2020

Voie romaines rémoises (8) aqueduc

Plan de Poisignon (1874), wikipedia
Rapport sur les matériaux de l'aqueduc :

L’aqueduc alimentant la ville romaine de Durocortorum, capitale de province de la Gaule
Belgique est un ouvrage enterré de plus de 40 kilomètres de long. Son tracé et sa structure
générale ont été initialement étudiés par les archéologues bénévoles du GEACA au cours de
plusieurs fouilles réalisées durant ces vingt dernières années. Plus récemment, des fouilles de
sauvetage réalisées par l’INRAP ont été l’occasion de préciser de nombreuses données quant
à l’organisation, la structure et le fonctionnement de l’aqueduc.

Les matériaux qui composent l’aqueduc ont été caractérisés à partir des collections issues des
fouilles du GEACA, mais aussi lors d’études sur site au cours des fouilles de sauvetage,
durant lesquelles de nombreux prélèvements complémentaires ont été réalisés.
L’étude sur site, réalisée sur plusieurs tronçons, où l’aqueduc présentait différents états de
préservation / démolition / récupération, permet de préciser et de quantifier la nature des
différents matériaux présents au sein de son organisation verticale.

Ces matériaux sont pour la plupart locaux et proviennent de gisements potentiellement
existant à quelques kilomètres du tracé de l’aqueduc. A l’inverse, les pierres de la dalle de
base, composées de deux faciès de calcaires du Lutétien, ont des signatures
sédimentologiques différentes de celles des faciès locaux et proviennent d’une distance
nettement plus éloignée : carrières probablement situées à 50 / 90km de l’aqueduc lui-même.
Par ailleurs, l’utilisation de matériaux différents pour les éléments dimensionnés ou utilisés en
blocaille non taillée ainsi que de formations géologiques variées pour la pierre et l’argile à
brique ou de formations superficielles (pour les granulats des mortiers), confirme la
connaissance avancée et l’usage différencié des différentes ressources locales. L’existence de
réseaux organisés d’approvisionnement et de carrières au sein des formations géologiques en
place, des formations partiellement démantelées ou dans les formations alluviales ou
colluviales est aussi à souligner.

Enfin signalons que la principale cause de la démolition partielle ou complète de l’aqueduc
semble être la récupération des matériaux et en particulier de sa dalle de base en calcaire.


mardi 7 janvier 2020

Voies romaines rémoises (7) synthèse vues satellitaires



Les vues satellitaires offrent un excellent point de vue pour identifier les voies décrites dans la littérature :

N°01 - route de Cologne (nord-nord-est)
02 - route de Trèves (nord-est)
N°02 (bis) - raccordement vers la route de Cologne
03 - voie secondaire dir. Nogent-l’Abbesse (est)
04 - via Agrippa Route de Metz via Toul (est-sud-est)
N°04 (bis) - Route de Metz via Verdun
05 - route de Chalons-en-Champagne (sud-est)
06 - route de Sens via Bibe (sud)
07 - deux voies secondaires dir. Epernay  (sud-sud-ouest)
08 - deux voies secondaires dir. Chateau-Thierry (sud-ouest)
09 - via Agrippa route de Boulogne via Soissons (ouest)
N°10 - route de Thérouanne via Saint-Quentin (nord-ouest)
N°11 - voie secondaire dir. Courcy ? (nord-nord-ouest)
N°12 - route de Bavay (nord)

lundi 6 janvier 2020

Voies romaines rémoises (6) synthèse descriptive

Les sept voies du septemvium relatées dans les principales sources historiques (Bergier, Kalas) sont aisément localisable. Nicolas Bergier (1622) est le premier a les raccorder avec précision aux routes et chemins existants autour de Reims. Toutefois, ce réseau principal, très probablement mis en place par Agrippa ne représente qu'une partie du réseau antique.  Développé au nord et nord-est de la ville, suivant les exigence de défense des frontières de l'Empire, il se complète par des axes moins importants vers le sud et le sud-ouest, soit en direction de la Gaule.

En tout, les  études montrent l'existence de huit routes importantes et de quatre voies plus secondaires, soit douze axes qui rayonnent depuis le centre actuel de l'agglomération.

La répartition des voies romaines étant assez régulière, il est utile et plus simple de les référencer en fonction des heures correspondant à l'angle formé avec le nord : la voie n°1 à 1 heure, la numéro 2 à 2 h, jusqu'à la numéro 12 à midi (soit plein nord).

N°01 - route de Cologne
02 - route de Trèves (a) + raccordement à Witry vers la route de Cologne (b)
03 - voie secondaire dir. Nogent-l’Abbesse
04 - via Agrippa Route de Metz via Toul (a) + Route de Metz via Verdun (b)
05 - route de Chalons-en-Champagne
06 - route de Sens via Bibe
07 - deux voies secondaires dir. Epernay
08 - deux voies secondaires dir. Chateau-Thierry
09 - via Agrippa route de Boulogne via Soissons
N°10 - route de Thérouanne via Saint-Quentin
N°11 - voie secondaire dir. Guignicourt
N°12 - route de Bavay

dimanche 5 janvier 2020

Voie romaines rémoises (5) Kalas



Pour localiser les voies romaines avec précisions, il faut se référer à des auteurs locaux, allant des publications des érudits de l'Académie nationale de Reims aux archéologues ayant effectué des fouilles dans l'agglomération (service d'archéologie de la Ville et INRAP). Ces données se complètent par les publications en lignes dans des sites Internet amateurs (https://vici.org/vici/8652/).

Les travaux de l'Académie nationale de Reims (lien Gallica) sont les plus instructifs : la principale référence "érudite" est la publication d'Ernest Kalas : "Les aspects du Vieux Reims", communication à l'Académie nationale de Reims, t.CXXIX , p.169 faite en 1910 (lien Gallica)

L'auteur reprend les conclusions de Bergier, en y ajoutant les routes de Cologne et de Sens indiquées dans la Table de Peutinger. Il soustrait - assez logiquement - le doublon d'itinéraire Reims-Soissons figurant dans l'Itinéraire d'Antonin (route de Thérouanne via Soissons puis Noyon) en identifiant la route de Thérouanne via Saint-Quentin, liaison directe entre Reims et St-Quentin évitant Soissons.

1°     => Route de Chalons (dir. S-S-E, à 5h)
2°     => Route de Metz via Verdun (dir. E-S-E, à 4h)
3°     => Route de Metz via Toul (bifurcation, S-E, à 4h½)
4°     => Route de Trèves (dir. N-E, à 2h)
5°     => Route de Cologne (dir. N-N-E, à 1h)
6°     => Route de Thérouanne via St-Quentin (dir. N-O, à 10h)
7°     => Route de Bavais (dir. Nord, à 12h)
     => Route de  Boulogne via Soissons (dir. Ouest, 9h bis)
     => Route de Sens (dir. Sud, 6h)

"Inutile de préciser que ces inoubliables créations du génie romain possèdent quantité de ramifications les reliant entre elles et avec toutes les cités belges, et l'on remarque qu'un embranchement, parti de Soissons, communique incidemment avec la modeste ville de Lutèce, englobée dans la Province Lyonnaise. Ainsi la capitale des Rèmes se prépare comme un centre exceptionnel de viabilité, un « Septemvium ». A la fin du Ier siècle, la grande route de Rome à Lyon, Reims, Boulogne est terminée'-, toutes les autres sont en cours d'achèvement. Lors l'étoile à sept branches, formée par nos chemins de communication, saura décupler, en faveur d'une ville fédérée, le bénéfice des transactions à longue distance, que seuls des convergents tracés vicinaux sont capables de drainer, alors que le trafic par navigation n'est pas encore organisé 3. Dirons-nous qu'en même temps que s'avance, sur nous, la première de ces voies impériales, d'audacieux ingénieurs entreprennent de capter la Suippe, de la diriger souterrainement vers des réservoirs énormes, capables de satisfaire aux besoins d'une Cité qu'on a décidé d'agrandir dans des proportions considérables."

Ernest Kalas

samedi 4 janvier 2020

voies romaines rémoises (4) Bergier


Nicolas Bergier - Histoire des grands chemins (1622)

cf. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108634s/f1.image

L'ouvrage de Bergier restera la référence des principales études françaises sur les voies romaines jusqu'au milieu du XXème siècle.

Au début du XVIIe siècle, les voies romaines sont encore très bien connues et conservées, ce qui donne à cet ouvrage une importance majeure pour localiser les axes antiques.

Onze pages de l'ouvrage sont entièrement consacrées à Reims (pp.383-394) car Nicolas Bergier est Rémois et utilise sa ville comme un exemple. Il fait mener des fouilles pour en étudier les structures profondes et décrit avec grande précision le rattachement de différents itinéraires historiques avec les anciens axes routiers partant de la ville. S'appuyant essentiellement sur l'Itinéraire d'Antonin, il identifie sept voies principales pour inscrire Reims comme un "septemvium". Cependant, les voies de Therouanne et de Boulogne suivent en commun la route de Soissons.

I        => Route de Chalons (dir. S-S-E, à 5h)
II       => Route de Metz via Verdun (dir. E-S-E, à 4h)
III     => Route de Metz via Toul (bifurcation, S-E, à 4h½)
IV     => Route de Trèves (dir. N-E, à 2h)
V       => Route de Bavais (dir. Nord, à 12h)
VI     => Route de Thérouanne via Soissons-Saint-Quentin (dir. Ouest, 9h bis)
VII   => Route de Boulogne via Soissons-Noyon (dir. Ouest, 9h)

"Mais s'il y a une ville en toute la Gaule de deça les Alpes, en laquelle il se façe abord de toutes parts de grand nombre de chemins militaires, c'est la ville de Reims, que l'itinéraire, & la charte de Peutinger appellent Durocortorum, que l'on appelait Durencourt en vieil langage gaulois. C'est ce mot que les grecs et les latins ont diversement tourné selon leur fantasie, & l'inflexion de leur langue. Jules Caesar, mieux que pas un autre Durocortum,  [...] Et ne se faut émerveiller si les Empereurs de Rome l'ont accomodée dès le commencement de tant de grand chemins : attendu que dès le temps de Jules Caesar les Remois avaient grand pouvoir sur toute la Gaule Belgique : & que d'ailleurs ils avaient succedé à l'autorité & principauté que ceux de Bourgogne, qu'il appelle Sequanos, avaient auparavant dans la Celtique. [...]"
Nicolas Bergier, §5 p.484. 


vendredi 3 janvier 2020

voies romaines rémoises (3) Antonin


Interprétation de l'Itinéraire d'Antonin, Desjardin, p.38

Bien que l'itinéraire d'Antonin n'ait pas les qualités graphiques de la Table de Peutinger, il donne de nombreuses précisions sur certaines stations et inscrit chaque route dans un itinéraire ayant précisément un point de départ et un point d'arrivée. À quelques occasions, l'itinéraire précise le statuts des stations : soit des bourgs (vicus), soit de plus grandes villes (civitas).

Pour Reims, l'Itinéraire détaille trois embranchements sur la Via Caesare, du côté est de la ville : une première bifurcation au SSE (à 5h) vers Chalons-en-Ch. (Durocatelauni) puis Troyes (Augustobona Tricasse) ; puis une seconde en direction du SE (à 4h½), passant par La Cheppe (Fanum minervae) pour conduire à Toul (Tullum) où se trouve un  nouveau carrefour important permettant éventuellement de rejoindre Metz ("alio itinere") ; enfin, la voie se prolonge également en poursuivant la direction de l'ESE (à 4h) vers Verdun (Verodunum), pour aboutir en droite ligne sur Metz.

Outre ces axes à l'est de Reims, se retrouvent les routes de Boulogne (à 9h), de Bavais (à 12h), ainsi que la route de Trèves (à 2h) qui ne figure pas dans la Table de Peutinger, mais la bifurcation (2bis) identifiable archéologiquement (rejoignant la route de Cologne) n'est pas indiquées. Comparativement à la Table de Peutinger, il manque ainsi la route de Cologne (1h) et celle de Sens (6h)

> Vungus             =   Route de Trèves (dir. N-E, à 2h)
> Basilia              =   Route de Metz via Verdun (dir. E-S-E, à 4h)
> Fanum Minerv.=   Route de Metz via Toul - Bar-le-Duc (dir. S-E, à 4h½)
> Durocatelauni  =   Route de Chalons (dir. S-S-E, à 5h)
Fines                 =  Route de Boulogne via Soissons-Noyon (dir. Ouest, 9h)
Fines                 =  Route de Thérouanne via Soissons-St-Quentin (dir. Ouest, à 9h)
Auxenna           =  Route de Bavay (dir. Nord, 12h)

voies romaines rémoises (2) Peutinger


Table de Peutinger redressée par Ernest Desjardin, p.77

Dans la Table de Peutinger, la cité des Rèmes est désignée comme Durocortoro. La ville est aisément localisable dans la feuille 2 du parchemin de Peutinger, au-dessous de la frontière des Francs (Francia) - ce qui est assez précis relativement aux incertitudes de cette représentation très comprimée.

Durocortoro apparaît comme un carrefour de première importance à la croisée de six voies partant dans six directions différentes, correspondent probablement au premier réseau dessiné par Agrippa :

> Noviomagus   =   Route de Cologne (dir. N-N-E, à 1h)
> "Tanomia"     =   Route de Metz via Toul - Bar-le-Duc (dir. S-E, à 4h)
> Corobilium     =   Route de Chalons (dir. S-S-E, à 5h)
Bibe                 =  Route de Sens (dir. Sud, 6h)
Aug. Suesson. =  Route de Boulogne via Soissons (dir. Ouest, 9h)
Auxenna          =  Route de Bavay (dir. Nord, 12h)

Certains itinéraires sont suspects, comme la route de Sens qui se dirige plein sud, puis remonte vers le nord-ouest, après de nombreux embranchements... Cependant, seules les erreurs sur les noms peuvent être corrigées avec certitude, comme la tribu "Rérviges" qui désigne les "Rémiges" ou "Tanomia" qui signale le toponyme Fanomia, temple de Minerve (Fanum Minervae) situé à La Cheppe.

jeudi 2 janvier 2020

voies romaines rémoises (1) présentation

BAYARD D., COLLART J.-L., MAHÉO N., 2004, La marque de Rome : Samarobriva et les villes du nord de la Gaule, Amiens, Amiens Métropole, 200 p., p. 27, fig. 10

L’émergence de Durocortorum, soit Reims antique, après la conquête romaine est certainement à mettre en corrélation avec l’attitude des Rèmes, lors des campagnes militaires de César en Gaule, puisqu’ils se rallièrent très tôt à lui. Ce dernier leur accorda un feodus, ce qui leur octroya le statut de tribu fédérée et les dispensa du paiement du stipendium, tribut marquant la sujétion à Rome. Entre 16 et 13 av. J.-C., Auguste organise les trois provinces de la Gaule et fait de Durocortorum la capitale de la province de Belgique. L’accession à ce statut et ses implications furent probablement les moteurs de son développement urbain. Dans la ville, il se manifeste à la fin du IIe siècle par l’installation de grands édifices publics dont quatre arcs monumentaux encadrant la cité et situés au passage des cardo et decumanus principaux (NEISS, SINDONINO, 2004). En périphérie, ces transformations majeures se révèlent dans la mise en place d’un réseau routier particulièrement structuré, en direction du nord et du nord-est du territoire rème. Ces grands axes de communication desservent tous des centres économiques, politiques et militaires majeurs, autres chefs-lieux de cité, tels que Cologne, Trèves (Augusta Trevorum) ou Bavay (Bagacum).

Rudy Jemin, « Étude archéologique de la voie antique Reims-Trèves à Witry-lès-Reims (Marne) », Revue archéologique de l’Est [En ligne], Tome 61 | 2012, p.199

Dans les publication récentes douze voies partent de Reims. Sept sont de première importance et notées comme le Septemvium de Reims :

NNE : 01 - route de Cologne
   NE : 02 - route de Trève (avec 02 bis embranchement vers route de Cologne)
  (E)  : 03 - (voie secondaire dir. Nogent)
ESE :  04 )  route de Metz via Verdun
  SE  : 04 ½ route de Metz via Toul 
SSE :  05 - route de Chalons
     S :  06 - route de Sens
SSW:  07 - (voie secondaire dir. Epernay)
  SW : 08 - (voie secondaire dir. Chateau-Thierry)
    W : 09 - route de Boulogne via Soissons
 NW : 10 - route de Thérouanne via St-Quentin
NNW: 11 - (voie secondaire)
     N : 12 - route de Bavais

Ci-après : la borne milliaire de Tongres