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CPA Neurdein (n°206), via le blog : https://kbcpenmarch.franceserv.com/une-journee-en-peche.html |
Difficile d'explorer la vie de la famille Ampart, sans évoquer une seule fois l'activité qui marque la vie de tous ses "ancêtres": la pêche à la sardine. Elle est dans le quotidien de Thimothée père. Elle lui a été imposée, au ses strict, par une décision stratégique visant à répondre à un besoin en main d'oeuvre dans ce domaine. Sa vie est déterminée "administrativement" : l'enfant qui est placé à Douarnenez, doit devenir pêcheur de sardines. Il obéira à ce destin...
Comme d''innombrables ouvrages ont été consacré à cette pêche, se placer sous la contrainte des documents disponibles en "confinement" s'avère salvateur. Si l'on réduit encore la recherche à des textes contemporains de Timothée, le domaine peut être exploré dans des délais raisonnables.
Le plus beau livre "couronné deux fois par l'Académie" est une somme publiée à la manière d'une encyclopédie, en 1885 : le Littoral de la France par "Ch.-F. Aubert". Le ton se devine grâce au titre de la collection : la "Bibliothèque patriotique de la France". On y refait Le tour de France par deux enfants, en suivant uniquement le rivage, en le scrutant dans les moindres détails. L'école de la Troisième République cultive ici, à la perfection, l'art pédagogique de la phrase courte, de la répétition discrète, de la formule qui frappe... Thimothée savait lire et écrire depuis peu, a-t-il eu la curiosité de savoir ce que l'on enseignait sur son village et son métier dans la langue française ? Car on parlait breton à cette époque.
Dans cet ouvrage, richement illustré, la vie à Douarnenez se résume entièrement à la sardine, à son importance historique, à la manière de la pêcher, à celle de la préparer. Douarnenez fait l'objet d'une amusante comparaison : "Un adage hollandais bien connu affirme que : la ville d'Amsterdam est bâtie sur des têtes de harengs. Appliquant à la ville de Douarnenez cette parole humoristique et vraie, on peut dire qu'elle est bâtie sur des têtes de sardines. Tout s'y rapporte: passé, présent, avenir. Tout a grandi par elle, et peu d'événements auraient le pouvoir de contrebalancer les mots suivants : "Quelle sera l'issue de la campagne, cette année ?" Préoccupation bien naturelle : Douarnenez devant sa fortune à la pêche et aux industries qui en ont été la conséquence immédiate. Située, dans une position extrêmement commode, sur la baie qui a pris son nom et à l'embouchure du petit cours d'eau appelé Pouldavy, elle ne tarde guère à devenir le grand centre de trafic des nombreux villages et communes disséminés sur les côtes voisines." (Aubert, p556)
Les mots de conclusions introduisent un tout autre chapitre : "Ce dont il est impossible de se fatiguer, à Douarnenez, c'est la beauté du paysage. L'anse formée par la petite rivière de Pouldavy est ravissante de fraîcheur et d'ombrage. Le petit port de Tréboul, distant d'environ quinze cents mètres, reçoit, à l'aide des marées, les bateaux qui viennent y chercher le bois de chauffage et de construction.
Ploaré semble couronner, de son clocher, un immense amphithéâtre de montagnes couvertes par la ville et les villages dont elle est entourée. La baie ferme l'horizon..." (Aubert, VI, p.569)
Tous les paysages de l'enfance et de la jeunesse de Thimothée y figurent : l'anse de Douarnenez, l'aber de la rivière de Pouldavid, le clocher de Ploaré. Le chapitre suivant de l'ouvrage est consacré à la Pointe du Raz, à la rudesse de cet autre paysage, aux tempêtes et aux naufrages, puis à Audierne... Après avoir résumé sa vie, ce livre annonce déjà sa mort.
Ci-après, les détails de la pèche dans un récit de 1903 illustré de cartes postales des années 1910.
Comme d''innombrables ouvrages ont été consacré à cette pêche, se placer sous la contrainte des documents disponibles en "confinement" s'avère salvateur. Si l'on réduit encore la recherche à des textes contemporains de Timothée, le domaine peut être exploré dans des délais raisonnables.
Le plus beau livre "couronné deux fois par l'Académie" est une somme publiée à la manière d'une encyclopédie, en 1885 : le Littoral de la France par "Ch.-F. Aubert". Le ton se devine grâce au titre de la collection : la "Bibliothèque patriotique de la France". On y refait Le tour de France par deux enfants, en suivant uniquement le rivage, en le scrutant dans les moindres détails. L'école de la Troisième République cultive ici, à la perfection, l'art pédagogique de la phrase courte, de la répétition discrète, de la formule qui frappe... Thimothée savait lire et écrire depuis peu, a-t-il eu la curiosité de savoir ce que l'on enseignait sur son village et son métier dans la langue française ? Car on parlait breton à cette époque.
Dans cet ouvrage, richement illustré, la vie à Douarnenez se résume entièrement à la sardine, à son importance historique, à la manière de la pêcher, à celle de la préparer. Douarnenez fait l'objet d'une amusante comparaison : "Un adage hollandais bien connu affirme que : la ville d'Amsterdam est bâtie sur des têtes de harengs. Appliquant à la ville de Douarnenez cette parole humoristique et vraie, on peut dire qu'elle est bâtie sur des têtes de sardines. Tout s'y rapporte: passé, présent, avenir. Tout a grandi par elle, et peu d'événements auraient le pouvoir de contrebalancer les mots suivants : "Quelle sera l'issue de la campagne, cette année ?" Préoccupation bien naturelle : Douarnenez devant sa fortune à la pêche et aux industries qui en ont été la conséquence immédiate. Située, dans une position extrêmement commode, sur la baie qui a pris son nom et à l'embouchure du petit cours d'eau appelé Pouldavy, elle ne tarde guère à devenir le grand centre de trafic des nombreux villages et communes disséminés sur les côtes voisines." (Aubert, p556)
Les mots de conclusions introduisent un tout autre chapitre : "Ce dont il est impossible de se fatiguer, à Douarnenez, c'est la beauté du paysage. L'anse formée par la petite rivière de Pouldavy est ravissante de fraîcheur et d'ombrage. Le petit port de Tréboul, distant d'environ quinze cents mètres, reçoit, à l'aide des marées, les bateaux qui viennent y chercher le bois de chauffage et de construction.
Ploaré semble couronner, de son clocher, un immense amphithéâtre de montagnes couvertes par la ville et les villages dont elle est entourée. La baie ferme l'horizon..." (Aubert, VI, p.569)
Tous les paysages de l'enfance et de la jeunesse de Thimothée y figurent : l'anse de Douarnenez, l'aber de la rivière de Pouldavid, le clocher de Ploaré. Le chapitre suivant de l'ouvrage est consacré à la Pointe du Raz, à la rudesse de cet autre paysage, aux tempêtes et aux naufrages, puis à Audierne... Après avoir résumé sa vie, ce livre annonce déjà sa mort.
Ci-après, les détails de la pèche dans un récit de 1903 illustré de cartes postales des années 1910.