lundi 4 avril 2022

Films pseudo-familiaux // genre dystopique

Soleil vert

 
Le style dystopique est à la mode : la fin du monde approche depuis toujours, mais il semblerait qu'elle arrive de plus en plus vite; alors une question se pose inévitablement : où irons nous après tel événement ? Autorité, enfermement, technicisme... Notons qu'il ne s'agit pas d'évoquer le genre "catastrophe", mais de tirer le portrait du "monde d'après". Dans la plupart des cas, l'un ne va pas sans l'autre. Comme par hasard, le "monde d'après" dysfonctionne toujours, car la dystopie se place forcément dans une opposition au changement. Evidemment, la première critique est héritée de l'industrialisation et provient d'un XIXe siècle encore intelligent, littéraire, politique (Marx). Puis vient la critique déjà plus simpliste des "totalitarismes", confondant bizarrement le marxisme réactionnaires avec le fascisme progressiste (Orwell, Arendt). Enfin, ni littéraire, ni même politique, vient la bête description des dérives technologiques impensées (robots, eugénisme, épidémie, confusion virtuel/réel, etc.). Pour finir, on évolue dans les films actuels vers le combat, "seul contre tous"... En résumé, pour être dans la dystopie, il ne faut ni zombie, ni magie, ni ufologie, juste de la technologie. Tout ceci pour dire : There Is No Alternative - du moins dans les films.


Préhistoire (<1950) : pour agir contre l'utopie mécanisante

  • Metropolis. (1927, Lang)    >> B néo-marxisme anti-tech' résistant au temps qui passe.


Proto-histoire (1950-1975) : pour réfléchir contre les utopies politiques post-WW2

  • 1984 (1953 + 1984)    >> B deux bonnes adaptations d'Orwell, les experts préfèrent le premier...
  • La ferme des animaux (1954 dessin animé + 1999 film) >> B deux bonnes adaptations d'Orwell
  • La machine à explorer le temps (1960+2002)    >> B, évidence : les experts préfèrent le premier
  • Docteur Folamour (1964, Kubrick)    >> AB un peu vieillot, l'humour pendant la guerre froide
  • Fahrenheit 451 (1966, Truffaut)    >> TB des écrans sans livre, excellente adaptation de Bradbury
  • SERIE : Le prisonnier (1968, ITV)    >> B enfermement avec complotisme improbable
  • Orange mécanique (1971, Kubrick)    >> AB premier prétexte dystopique pour ultra-violence
  • THX 1138 (1971, Georges Lucas)    >> AB un peu trop "stylé" et "parabolique
  • Soleil vert (1973, Richard Fleischer)    >> B des conséquences politiques du désastre écologique
  • Woody et les robots (1973, Woody Allen)    >> TB dystopie chaplinesque géniale et inimaginable
  • Zardoz (1974, John Boorman)     >> B, bizarrerie, pas vraiment pour les plus jeunes
  • SERIE : L'Age de cristal (CBS, 1975)    >>  B on pouvait fuir quand la "bulle" était collective 

Origines post-modernes : "films d'action" dans un monde post-apocalyptique très improbable

    • Mad Max (1979, George Miller)    >> AB  prétexte post-apocalyptique pour film d'action
    • New York 1997 (1981, Carpenter)     >> AB  "action" post-apocalyptique, mieux que Mad Max
    • Blade Runner (1982, Ridley Scott)    >> B encore "action" post-apocalyptique, le meilleur
    • Brazil (1985, Terry Gilliam)    >> TB Excellent, atypique rétrofuturisme kafakien plein d'avenir
    • Total Recall (1990, Paul Verhoeven)    >> B disons de la "bonne action" avec Schwarzenegger
    • L'Armée des douze singes (1995, Terry Gilliam)    >> TB voyage dans le temps post-épidémique
    • Waterworld (1995, Kevin Reynolds)    >>    M retour au post-apocalyptique pour film d'action


    Années 2000 : Soumission à des dystopies existantes, ou espoir improbable d'être le messie

    • Bienvenue à Gattaca (1998, Andrew Niccol)    >> TB Premières vraies questions sur l'eugénisme
    • Dark City (1998, Alex Proyas)    ?
    • eXistenZ (1999, Cronenberg)    >> TB Premières vraies questions sur la confusion réel/virtuel
    • Matrix I-II-III (1999-2003, Les Wachowski)    >> AB film d'action réel/vituel avec messie bonus
    • A.I. Intelligence artificielle (2001, Spielberg)    >> B sensibilité inversée pour un virtuel incarné
    • Minority Report (2002, Spielberg)    >> B l'idée (autoréalisée) de la condamnation par avance
    • Equilibrium (2002, Kurt Wimmer)    >> M autre messie, grossièrement imité de Matrix
    • I Robot (2004, Alex Proyas)    >> B un classique, pourtant un retour à la dystopie improbable
    • The Island (2005, Michael Bay)    >> AB bon scénario, mais 3/4 du film en course-poursuite
    • V pour Vendetta (2006, James McTeigue)    >> AB, facile et usé, mais le masque a fait date 
    • Idiocracy (2007, Mike Judge)    >> TB et M hilarant, mais devient vite pesant
    • La cité de l'ombre (2008,  Gil Kenan)    >> B en avance sur les années 2010, fuir la "bulle"
    • Time Out (2011, Andrew Niccol)    ?

    Années 2010 : Retour à l'action contre on-ne-sait-quoi
    • SERIE : Black Mirror (2011-2014, Ch.-4)    >> B hors-contrôle, avant d'être racheté par Netflix
    • Hunger Games (2012, Gary Ross)    >> M violence gratuite débile sur un scénario moyen
    • The Giver (2014, Phillip Noyce)     >> AB plutôt course-poursuite que violence... Ouf !
    • Divergente I-I-III (2014, Neil Burger)    >> AB encore de l'action pour l'action... mais bon.
    • SERIE : Trepalium (2016, Arte)    >> B hors-contrôle, stoppé dès la première saison


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