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L'ail des ours à Courtagnon |
Toujours pas de pluie, il faut renoncer définitivement aux morilles cette année. Ce carnet résume trois jours d'expédition principalement sur la botanique. On reprend l'itinéraire habituel de Courtagnon, bien que la route soit bloquée jusqu'en juin par des travaux destinés à faire passer la fibre. On s'arrête donc un peu plus loin, soit en haut de la cote sur la départementale en direction de Reims (D22), soit sur le parking qui surmonte Nanteuil ("chemin de Reims"), et l'on rejoint ensuite à pied la forêt de Courtagnon après une petite demi-heure de marche... Elisabeth a retrouvé toutes ses capacités et nous partons donc tantôt pour 6 H d'expédition (un peu fatiguant), tantôt pour 3 H, etc.
Nous identifions très bien, pour la première fois, l'érable champêtre grâce à la sortie de ses premières feuilles. Toutes les espèces du genre "érable" (
Acer) ont une sève particulièrement abondante et très sucrée : la joie des survivalistes ! Certes, il faut savoir saigner un tronc de plus de 20 cm de diamètre, et la sève doit être évaporée dans un rapport de 1/40 pour obtenir un sirop qui se conserve.
Le printemps est désormais bien avancé. Nous voyons cette fois toutes les feuilles sortir des arbres, à l'exception des hêtres toujours tardifs, et nous allons surtout en fond de vallée pour rechercher de l'ail des ours. Une vaste nappe nous attend au bord d'un discret petit ruisseau. Elle fait environ un demi-hectare, 50 m sur 200 m : il faudra revenir lorsque tout aura fleuri.
Voici les photos d'Adèle:
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Sur la descente de la route de Reims vers Courtagnon, le goût sucré du nectar à la base des fleurs de toutes les Labiacée (il y en a 3.000 espèces...) |
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C'est la Bugle rampante (Ajuga reptans) ou petite consoude, c'est-à-dire une bonne comestible... Assez ubiquiste, elle aime juste un peu de fraîcheur (ici l'eau du sol, aux côtés des Carex) |
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Non loin de la Bugle rampante, une Papilionacée que l'on identifiera comme vicia sepium (vesce des haies)... Mélange étrange lié à un sous bois clairsemé. |
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Et un peu partout autour, les Carex (Carex pendula). Des sources assurent un sol lourd, frais et humide. |
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Les Carex portent bien un autre nom : la "laîche pendante" ou "laîche à épis pendants" |
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Autour, le sol est plus sec. Les genêts à balais (Cytisus scoparius) fleurissent enfin ! A ne pas confondre avec le genêt des teinturiers (Genista tinctoria). Le premier possède des gousses velues, des feuilles souvent trifoliées, alors que le second a des gousses glabres et des feuilles simples ovales... sans parler des fleurs. |
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Dans les coins secs et ensoleillés : le fraisier sauvage fleuri (Fragaria vesca), comme dans notre jardin |
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Toujours en haut de la cote, dans les coins les plus secs : euphorbe petit-cyprès (Euphorbia cyparissias) |
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On arrive en fond de vallée : plus grande, l'euphorbe des bois (Euphorbia amygdaloides) - typique de l'habitat Anemono nemorosae - Caricetea sylvaticae. A ne pas oublier : toute la famille des Euphorbiacées possède un latex toxique au contact avec puissant alcaloïde (euphorbine) et hétéroside (euphorbiostéroïde)... Dire que l'on en trouve partout dans les jardineries ! |
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De nombreux groseillers rouges (Ribes rubrum), déjà les premiers fruits sont reconnaissables. |
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Les groseillers sont très abondants en fond de vallée, car ils aiment l'humidité |
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Tout au fond de la vallée : l'ail des ours (Allium ursinum) envahit les bords du ruisseau |
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Adèle améliore notre passage à sec reliant Nanteuil à Courtagnon |
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Crevette d'eau douce (invisible pour les yeux) |
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Elisabeth ramasse une nouvelle fois l'ail des ours |
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Sur la pente près de Courtagnon, notre première orchidée en sous-bois : l'Orchis mâle |
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Retour sur le bord de route : joli tronc d'aspect "lacéré" d'un jeune saule blanc |
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Chatons d'un jeune saule blanc |
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épluchage du gouet, toujours intrigant. |
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Sureau noir (Sambucus nigra), feuilles opposées avec 5 à 7 folioles, odeur de plastique brulé en les froissant. jeunes tiges très reconnaissables avec ses petits points bruns sur écorce argentée. |
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Sureau noir (Sambucus nigra), tige creuse et fragile, idéal pour fabriquer une flute
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Toujours le sureau |
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hétérophyllie du houx : les feuilles ne sont pas toutes identiques... et quelques baies rouges persistent bien au-delà de l'hiver ! |
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Le "dernier" des frênes, débourrage des fameux bourgeons noirs |
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On arrive vers Nanteuil : tronc gris écailleux d'un érable champêtre, parfois les jeunes érables de cette espèce ont des branches ressemblant à des churros très caractéristiques. |
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Les jeunes feuilles d'érable champêtre |
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Rameaux à ailes subéreuses : image piochée sur le net d'une branche en "churros" d'érable champêtre... Parfois de gros troncs se trouvent aussi puissamment cannelés par ce genre d'écorce surépaissie... Cette morphologie est rare et concerne l'érable (rameaux opposés) et l'orme (rameaux alternes) |
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Ici, érable avec rameaux à ailes subéreuses : photographie prise lors de la première promenade... |
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Premier brin de muguet (Convallaria majalis) qui commence à fleurir : il sera au rendez-vous du 1er mai. |
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