vendredi 5 juin 2020

Focus Reims // 27,07 Centre : Cryptoportique

Patrimoine : Cryptoportiques, ph. Axel Coeuret, fonds O.T. Reims

Situé sous l'ancienne « place des Marchés », renommée place du Forum au XXe siècle, le cryptoportique intrigue par sa position en contrebas et son mur extérieur en petits moellons. Il aura fallu deux siècles pour redécouvrir l'étendue et l'importance de cette galerie semi-enterrée inscrite au pourtour du forum – centre de la cité durant l’Empire romain. Le cryptoportique du forum de Reims peut être comparé à celui d'Arles ou de Bavay, mais ce type de substruction existe aussi sous les palais et les somptueuses villas romaines : la catacombe de Priscille et le Palatin à Rome, la villa Hadriana, le castel Gandolfo…

Le cryptoportique de Reims est uniquement accessible sur une section d'environ 60 m. de longueur, 10 m. de largeur et 5 m. de hauteur, soutenue par une douzaine de piliers, mais il se raccorde à un forum beaucoup plus vaste, dont on peut estimer les dimensions à environ 240 m. sur 120 m ! Cette superficie témoigne de l'importance de la ville de Durocortorum, durant la Pax Romana : la cité atteignait alors 600 hectares, c'était l'une des grandes capitales des Provinces de l'Empire romain.


Recette dessert // Flan coco "indus"


Copié-collé de Marmitton - belle recette de nos années "indus" (à l'opposé du "bio") : : https://www.marmiton.org/recettes/recette_delice-des-iles-a-la-noix-de-coco_57929.aspx

  •  1 boîte de lait concentré sucré 
  •  1 boîte de lait 1/2 écrémé (utiliser la boîte de lait concentré sucré comme mesure) 
  •  3 oeufs 
  •  120 g de noix de coco rapée 
  •  Caramel 
  1. Dans un saladier, battre les 3 oeufs. 
  2. Verser sur les oeufs la boîte de lait concentré sucré et y ajouter 1 boîte 1/4 de lait demi écrémé. 
  3. Incorporer la noix de coco râpée. 
  4. Mettre un peu de caramel liquide dans le fond du moule à cake, puis verser la préparation. 
  5. Faire cuire 45 minutes à 180-200°C (thermostat 6-7) au bain marie dans un plat allant au four (remplir d'eau le plat à mi-hauteur du moule à cake). 
  6. Sortir du four et lorsqu'il est froid, mettre le délice des îles au réfrigérateur. Démouler et servir très frais.

mardi 2 juin 2020

Travaux // couleur d'une porte d'entrée

Ajout 2022 : une fois la peinture achevée... la couleur est proche des céramiques de l'étage.


Au "10 bis", choisir la couleur de la porte : le blanc écrase les volumes, ce qui est dommage sur un bâtiment de 1923... Un retour au bois aurait été idéal, mais un "artisan" des années 1980 a décapé maladroitement au chalumeau en brûlant 10% de la surface et la plupart des arêtes !

J'aurais aussi aimé une "peinture faux bois", selon l'usage de la reconstruction rémoise, mais visiblement les anciens élèves de l'école Blot ont mieux à faire (article de l'Union)... Ci-après, d'autres essais avec le gratuiciel Gimp... sur les classiques : bleu-vert, rouge vif, vert wagon, marron...

lundi 1 juin 2020

Travaux // restauration huisseries


Comment restaurer une vielle fenêtre ou une porte d'entrée ? Préférer revenir au bois, sauf s'il est en (très) mauvais état. Dans ce cas, mieux vaut rajouter de la peinture qu'en enlever, car c'est l'ancienne peinture qui tiendra le mieux ! Mettre à vif, garder le bois pourri pouvant être consolidé : il suffit d'utiliser un excellent durcisseur. Inutile de dépenser trop en achetant une bonne pâte à bois, c'est le durcisseur qui va relier les matériaux... C'est là qu'il faut mettre le budget, et dans la peinture.

L'astuce  selon la tradition, pour toutes les huisseries en bois : peindre le dessous pour ne pas que l'eau pénètre, sans peindre le dessus pour que l'humidité puisse ressortir ! Un petit plus : suivre le même raisonnement intérieur - extérieur. Il ne faut pas obéir au conseil "pro" contemporain des rénovateurs ; au contraire, et faire hyper-étanche à l'extérieur (vernis marin, laque brillante glycéro), mais perméable à l'intérieur (peinture micro-poreuse ou, mieux; peinture à la chaux) ; car la "façade qui respire", c'est bon pour les murs, pas pour le reste.

Ci-après, les ingrédients et la recette pour l'extérieur...


Texte politique // Complot et SARS-CoV-2



L'épidémie est sous contrôle, presque derrière nous, et la théorie du complot arrive droit devant, ultra-droit devant. Alors, le SARS-CoV-2, complot ? "Ils" le font exprès ? "Ils", ce sont "eux", "ceux" qui nous gouvernent, déguisés en Dr Knock., pour Alain Soral - "seul" face à "eux" -, crâne rasé, cuir brun, T-shirt bleu marine. Cet ancien spécialiste de la mode a - au moins - su faire un style vestimentaire : le "faf" assumé, car s'affirmer "facho", c'est aussi suivre une tendance, celle du quadra-quinqua-blanc-catho (QQBC) rongé par les idées d'extrême droite : le cucubze, compagnon idéal des nuits agitées du succube. J'ai, moi-même, cette tentation de révolte face à notre monde mou et plat à la fois, au ventre plat et aux fesses plates sans muscle. Il nous écrase et nous attendrit pour mieux nous faire entrer dans le petit écran et sa bien-pensance en deux dimensions. Tout ça est tellement éloigné des reliefs sensuels et savoureux du monde palpable ! Comme tous les néo-mâles, j'ai la tentation de manger un max de viande, de porter un gros cuir marron, d'envoyer balader le bobo et le métro', d'épouser une blonde décolorée habillée en tigresse, d'être pro-réel et anti-virtuel, pro-action anti-théorie, de faire du survivalisme dans le bois du coin, de pratiquer un sport de combat, d'abandonner l'élite, de plonger dans le peuple. Dans le monde idéal de Disney, on peut avoir légitimement envie d'aller tuer des biches, surtout le matin, pieds nus dans la rosée.

Mais non, c'est une affaire de glandes. Il faut se calmer. Pour assouvir d'éventuelles bouffées de testostérone, mieux vaut aller voir les vidéos de Vincent Lapierre, soralien défroqué, nationaliste affirmé, et diverses choses cryptées qui agacent beaucoup les anti-fa'... Je l'ai découvert suite à son implication dans le mouvement des Gilets jaunes auquel j'ai pleinement adhéré. Je n'en dirai pas plus. Et voici que ce "Jaune" s'attaque à un emblème du "Bloc", Alain Soral, lui-même, et à sa théorie du complot juif. Y'a du rififi chez les faf'... Alors : complot, pas complot, que disent les militants ultra-droitistes de "la covid" ? Soral n'y croit pas, Lapierre y croit. Et d'un complot ? Soral y croit, Lapierre n'y croit pas. Lapierre dénonce donc le paradoxe de son rival Soral en affirmant qu'il prône l'idée du complot tout en réfutant la maladie... Imparable. Lapierre inverse donc la lecture en réfutant le complot. Maintenant, regardons de biais. À la récurrente question que posent Soral et Lapierre sur le gouvernement face à la pandémie : ont-"ils"  subi ou ont-"ils" manipulé l'info(x) ? Autrement dit, "ils" sont cons ou "ils" le font exprès ? Toujours, toujours, toujours la même réponse : "ils" sont cons, inutile de chercher ailleurs. "Ils", c'est à dire "nous", car nous avons subi cette information, cette maladie, et même ce complot qui n'existe pas mais se forge dans nos propres attentes... Macron kui-même l'a subie lorsqu'il hurle, comme toujours, "Yes I can"...

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lundi 4 mai 2020

Famille // Petites histoires de migrants bretons

Phasage d'écriture : introduction - version brute                                                             04/05/20/09:00
Un portrait probable de Thimothée père, avec son fils aîné, vers 1890, à Audierne (Finistère)
fonds des éditions Palantines, La Bretagne des photographes, éd. PUR, p.205


La "généalogie" est un domaine qui ne m'a jamais passionné. Comme beaucoup de gens initiés à la "Grande Histoire", j'ai longtemps éprouvé de l'indifférence pour ce hobby. Orgueilleux autant qu'ignorant, comme beaucoup d'étudiants, je regardais l'avenir qui s'ouvrait devant moi en cultivant une forme de mépris pour les personnes âgées à la recherche d'un ancêtre plus glorieux qu'eux-mêmes. Je les croisais alors dans les bibliothèques et les salles d'archives. Leur quête auto-centrée n'était (à mes yeux alors excessivement rationalistes) qu'une affaire de yo-yo dans les probabilités, consistant à "remonter" puis "redescendre", jusqu'à ricocher sur un parent célèbre ou hors-norme...

Il me faut réviser ce point de vue, visiblement partagé par les historiens qui n'évoquent jamais les travaux menés les généalogistes amateurs. La plupart des sites de généalogistes montrent pourtant une réelle ouverture d'esprit. Personne ne semble oublier la cascade faisant de chacun d'entre-nous l'énième descendant d'un être humain. Certes, la quête des origines reste un atavisme, mais il conduit le plus souvent à découvrir un paysage social, avec hommes, femmes, enfants, et non pas seulement une célébrité, même s'il y a toujours un personnage plus séduisant que les autres : ici, Thimothée Ampart, père et fils. Souvent, celui-ci n'est ni noble, ni grand bourgeois, mais il se rattache à une "lignée". Là, un pêcheur, mais il aurait pu être sabotier, tonnelier, cultivateur, docker, navigateur, chemineau, négociant, mineur, vigneron, ouvrier dans telle usine ; dans certains cas, plus rares, sous d'autres conditions, il serait instituteur, pharmacien, ingénieur... Car Thimothée exerce l'un de ces innombrables métiers qui se transmettent en famille sur trois, quatre, parfois cinq générations, entre le milieu du XIXe. et le milieu du XXe siècles, durant cette large période de transition où la stabilité d'une culture du travail au sein de la famille, venue du temps de l'artisanat, survivait dans le mouvement perpétuel qu'impose la société industrielle.

Cette petite histoire se raconte généralement dans un cercle familial fermé, jusqu'à l'invention des "Arts et Traditions populaires", les ATP, que l'on peut interpréter comme l'ultime tentative menée pour figer les derniers instant de la société plus lente qui précédait la nôtre... Le regard s'est tout d'abord porté sur les paroles, les mémoires, les outils. Il se limitait pour l'historien de l'école des Annales et le muséologue des ATP à la transmission d'un savoir-être et d'un savoir-faire, jusqu'aux gestes des ouvriers au sein d'une grande industrie que les écomusées enregistrèrent avant leur disparition.

Quant aux "histoires de famille", elles restent par définition à l'intérieur du cercle familiale. Leur mise en récit est encore aux mains des touristes de l'histoire que sont les généalogistes et les "anciens", ceux qui se plaisent encore à raconter le passé de leurs proches (et qui n'intéresse que leurs proches). Toutefois, depuis l'apparition de "sites sociaux", chacun peut désormais investir beaucoup plus librement les espaces de parole et de mise en récit. Les démarches individuelles se multiplient, bien que les gens sérieux - chercheurs, archivistes, auteurs ou éditeurs - continuent de maintenir une distance prudente avec ces amateurs enthousiastes qui pénètrent dans "leurs" salles et publient à compte d'auteur.

Il ne faut pas voir autrement la numérisation particulièrement active des registres : il s'agit de soulager les espaces de recherche en éliminant ces "gêneurs". Mais il y a un effet de retour : Internet supprime cette barrière sociale que constituait la salle de consultation et le coin de table sous contrôle de personnels formés interdisant la présence de stylos, obligeant parfois le port de gants, vous restreignant à ne consulter que trois cartons. On peut désormais entrer anonymement sur les sites des archives, oublier le poids de préjugés réciproques, et farfouiller partout, sans retenue, en toute impunité. Quel bonheur d'être à l'abri du regard des autres.

Aujourd'hui entre deux âges, entre deux situations, je me mets à mieux comprendre ces porteurs de lunettes de dépannage et autres adeptes de larges loupes. Le "confinement" nous a peut-être tous vieilli prématurément, et j'entre aujourd'hui en intelligence avec les fanatiques des registres : la généalogie est pour eux, comme pour moi, une petite porte ouvrant sur une grande pièce, bien que je ne crois pas à la "Grande Histoire" ! Je suis, profondément, politiquement, intimement, structuraliste et, dans mon imaginaire, il n'y a peu de place pour la génétique, le déterminisme ou la hiérarchie. Il n'y a que l'ignorance qui mène à la simplification (ou cette ignorance volontaire nommée pédagogie, qui transforme pour rendre abordable). Mes "historiens" parlent plutôt de micro-histoire, d'histoire sociale, culturelle, ou de genres, certains franchissent les ponts reliant la mémoire à l'histoire. Finalement, cette histoire finit par toucher la généalogie, mais sans gène, et sans moi, car cette histoire n'est absolument pas celle de "ma famille" génétique.

Ampart // 1840-1850 - L'enfant trouvé, de Quimper à Ploaré

Phasage d'écriture : Brouillon                                                                                           04/05/20/08:00

Illustration en couverture de Pierrick Chuto, Les enfants trouvés de l'hospice de Quimper, éd. 2019 ;
extrait de Charles Marchal (1825-1877) Le dernier baiser d'une mère, 1858 - Pêcheries, musée de Fécamp


En tant que nom commun, "ampart" signifie adroit en breton. Il n'est par ailleurs jamais utilisé comme nom propre durant les deux derniers siècles, à l'exception d'une seule famille originaire du Finistère... C'est pourquoi la découverte d'un article sur le site de la BNF Retronews faisant état d'un "sieur Ampart" à Audierne répond précisément à la mémoire de cette famille, à laquelle se rattache la connaissance orale de lointains cousins résidant dans ce village... Aucun doute n'est permis quant à une filiation entre le "sieur Ampart" figurant dans la presse au XIXe siècle et l'homme ayant son portrait sur le mur d'une petite villa à la Baule.

Cette rareté du nom est l'un des éléments qui va permettre d'écrire cette histoire de migrants breton, car il n'aurait pas été aisé autrement de retracer la vie d'une personne qui se déplace, ni de suivre ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. La méthodologie est exactement à l'inverse de la généalogie et il s'avère beaucoup plus difficile de "descendre" un arbre généalogique que de le "remonter". L'administration a favorisé cette direction dans une époque obsédée par les orgines : il faut connaître les parents, mais peu importe l'avenir des enfants. Pour retrouver les "ancêtres", il suffit simplement de partir des "actes de naissance" qui précisent l'origine des deux parents, donnant ainsi la possibilité de retrouver les registres où seront inscrits les grands-parents, puis retrouver les arrières-grands-parents, et ainsi de suite. Pour retrouver un enfant, surtout s'il s'agit d'une fille dont le nom va changer, il n'y a que le hasard et les progrès des sites de généalogistes qui peuvent le permettre.

Mais une première question se pose quant aux dates des articles : les années 1880-1890... Trop loin dans le passé... Pourtant, les textes les plus complets mentionnent le bon prénom, Timothée, précisément celui de l'arrière-grand-père. Cependant, son année et son lieu de naissance ne correspondent pas : Quimper, 1843... Il ne peut s'agir d'un hasard, celui qu'une rumeur disait orphelin aurait-il un père connu ? Pourrait-il avoir vécu aussi longtemps ? Ou alors, est-ce un homonyme ?  Les question s’enchaînent. La première réponse tombe rapidement en regardant plus préciséement les articles de presse sur Retronews, dans une période plus récente : il y existe bien deux Thimothée Ampart. Le premier meurt dans la région de Douarnenez, le second apparaît une génération plus tard en Algérie. La mémoire des anciens de la famille voyait dans l'arrière-grand-père un orphelin, mais il s'agissait plus probablement d'un arrière-arrière-grand-père... Un léger glissement. Les mémoires s’effacent après trois générations.