01 - Barbâtre
02 - Saint-Remi
03 - La Verrerie
13 - Le Chemin Vert
14 - Clemenceau
15 - Europe
01 - Barbâtre
Ce quartier est à l’intérieur des fortifications avant que la ville ne se rétracte à la fin de l’Empire romain. Il est centré sur la rue du Barbâtre qui prolonge le cardo maximus au sortir de l’ancienne porte Bazée, sous l’ancien nom de Via Caesarea.
Au VIe siècle, le Testament de saint Remi décrit cet axe lorsqu’il fait un legs « à la cure de Saint-Maurice, rue de César [et à l’église] en laquelle reposent le chrétien Jovin et le saint martyr Nicaise » ; surplombant la ville, cette dernière deviendra la grande abbaye St-Nicaise.
Aux X-XIème siècles, les liens avec la ville se resserrent et des maisons se construisent de part et d’autre de l’ancienne voie romaine. L’abbaye Saint-Nicaise et le « bourg Saint-Remi » (quartier Saint-Remi) sont intégrés dans la nouvelle enceinte de Reims, achevée au XIVe siècle.
Deux rues parallèles, la rue du Barbâtre et la rue Neuve (Chanzy-Gambetta) accueillent de nombreuses congrégations religieuses. Formant la « voie des Sacres », elles relient la Cathédrale et le Palais du Tau (lieux du Sacre) à l’église Saint-Remi (dépositaire de la Sainte Ampoule).
La Révolution marque un tournant avec ses destructions et l’abandon de nombreuses congrégations. Le quartier conserve cependant ses artisans drapiers, jusqu’à la Révolution industrielle... Malgré ces bouleversements, cet axe antique conserve un rôle majeur dans l’organisation urbaine de Reims.
[Illustrations]
(1) Eglise Saint-Maurice ;
(2) Plans du quartier – XVII-XVIIIème siècles ; Saint-Nicaise...
1 [Points d’intérêts]
1,01 (S) [20 rue de l’Université] Collège-Université : à l’emplacement de l’Université de Reims fondée en 1548, occupation du site attestée dès le XIIIè siècle, édifices actuels des XIX-XXè siècles.
1,02 (S) [30 rue de l’Université] Porte Bazée : quelques vestiges remontant aux II-IIIè siècle, pilastres du XVIIIè siècle (n°35) époque de la démolition de la porte antique.
1,03 [Place Museux] Eglise Saint-Maurice : citée par saint Remi au VIème siècle, jouxte un prieuré bénédictin au XIIème siècle. Les Jésuites s’y installent au XVIIème et transforment l’édifice roman (chœur, sanctuaire, sacristie) ; restauré et agrandie au XIXème siècle par Narcisse Brunette ; la toiture incendiée en 1942 est reconstruite (à l’exception de la tour-clocher).
1,04 [122 bis rue du Barbatre) Maison de la vie associative : installée dans une partie des bâtiments de l’hôpital Saint-Maurice (Narcisse Brunette, architecte, 1885-95) ; réhabilitation en 2005 par Jacques Bléhaut, architecte.
1,05 (S) [Place Museux] Campus de Sciences-Po : ancien collège des Jésuites installé à partir du XVIIe siècle, agrandi au XIXe siècle, restauré en 2012.
1,06 (AC) [1 Place Museux] Fonds régional d'art contemporain (FRAC, depuis 1990) : implanté dans une aile construite au XIXe siècle (hôpital général), jouxtant l’ancien collège des Jésuites.
1,07 (AC) [20, rue Gambetta] Conservatoire à rayonnement régional : par Jean-Loup Roubert, Henri Dumont et Jacques Bléhaut, architectes, 1994 ; à l’emplacement de la congrégation des religieuses du Bon Pasteur, communauté démantelée fin XIXème; monastère transformé alors en filature.
1,08 [17 rue du Jard] Croix du Jard dite « Calvaire du rempart » : datant de 1872, en remplacement d’une première croix réalisée en 1757 par Gannelon, jardinier.
1,09 (CH) [bd Pasteur] Champagne Castelnau : ancienne villa Tassigny, construite en 1878 par Jean-Marie Philippot-Mélin, industriel.
1,10 [177, rue des Capucins et 37 rue de Venise] Etablissement scolaire catholique Saint-Joseph : initialement implanté dans le quartier Jaurès, l’établissement jésuite s’installe en 1908 dans les locaux de l’institut des Frères des écoles chrétiennes, datant de 1874, dotés d’une chapelle (Edouard Lamy, architecte) ; vitraux par Jean-Paul Facchetti-Agosti et les Ateliers Simon-Marq, 2014.
1,11 [angle rue du Barbâtre & rue Gerbert] Lycée Saint-Jean Baptiste de la Salle (site Gerbert): ancien site industriel comprenant une usine d’apprêt d’étoffes dès 1848, puis La Pelleterie, usine de peausserie (1937-années 1940) ; extension réalisée en 2010 par l’agence d’architecture Thiénot, Ballan et Zulaica.
1,12 (AC) [201, rue des Capucins] Cour d’Appel : par Robert Clauzier, Jacques Roman, Pierre Duhau, Nicolas Thiénot, architectes, portail-sculpture en pierre de Bourgogne par Robert Fachard, 1982 ; « Flore », relief monumental par José Subira-Puig, 1983.
1,13 (AC) [14 rue Gambetta, rue de Venise] Dôme de Venise : opération immobilière commandité par l’Effort rémois (Plurial Novilla) construit par Eric de Cormis et Frédéric Métrich, architectes, 1997.
1,14 [angle rue du Barbâtre et rue des Carmes] Fontaine des Carmes : alimentée par le réseau d’eau financé par l’abbé Godinot et mis en place à partir de 1747.
1,15 (SA) [Rue de Venise] Maison diocésaine Saint-Sixte : bâtiments à partir du XVIème siècle, reconstruits en 1924 par Emile Dufay-Lamy, architecte.
1,16 [Rue de Contrai] Lycée St Jean Baptiste de la Salle (site Contrai) : à l’emplacement de la première école des Frères fondée en 1684 ; détruite durant la Révolution et remplacée par une filature jusqu’en 1880. À la fin du XIXè siècle, les Frères rouvrent un établissement dédié à l’enseignement technique et professionnel ; reconstruction dans les années 1920; internat réalisé par Paul Landauer, architecte en 1993.
1,17 [Rue du barbâtre] Rue du Barbâtre : ancienne Via Caesarea, voie antique la plus importante de Reims, qui allait de Rome aux frontières germaniques et maritimes, suivant les itinéraires antiques ; à partir du Xè siècle, elle est nommée vicus Barbastri ou via Barbarorum.
1,18 (CH) [9 place Saint-Nicaise] Maison de champagne Taittinger : à l’emplacement de l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Nicaise remontant au XIIIè siècle.
02 - Saint-Remi
Les fouilles archéologiques ont montré l’existence d’un quartier d’artisans (potiers) du Ier au IIIème siècles dans ce secteur. Cependant, à l’époque dite des au moment des premières « invasions barbares », un brutal rétrécissement de la ville le place hors des remparts.
S’installe alors une vaste nécropole paléochrétienne, où l'évêque Remi se fait inhumer en 533. Ce sanctuaire mérovingien acquiert rapidement de l’importance, comme le montre le récit du baptême de Clovis par Grégoire de Tours et des monnaies frappées portant le nom de Vicus Sancti Remigii (bourg Saint-Remi). Puis l’église est reconstruite au IXe s., lorsque l’archevêque Hincmar et les rois carolingiens réinventent le rituel du Sacre en s’inspirant du baptême de Clovis.
L’abbaye, qui abrite l’église Saint-Remi et la Sainte Ampoule, gagne en puissance. Pour faire face aux raids vikings, elle dispose de ses propres fortifications dès le Xe siècle, et atteint son apogée lorsque la royauté se renforce. L’église est alors reconstruite dans le style Roman et les habitats se multiplient dans le bourg. Au XIVe siècle, l’ensemble est intégré dans l’enceinte de la ville.
Cet ancien quartier avait été relativement préservé par les bombardements entre 1914 et 1918, mais, dans les années 1950-1960, il est en grande partie jugée insalubre et remplacé par des constructions modernes.
[Illustrations]
(1) Ancienne abbaye St Remi ;
(2) Vue perspective XIXè vers façade occidentale église St Remi
2 [Points d’intérêt]
2,01 [parvis Saint-Remi] Basilique Saint-Remi : attestée au VIe siècle, édifice principalement des XIe et XIIe siècles ; reconstruction de la charpente après la Première Guerre mondiale (achevée en 1958).
2,02 (S) [53 rue Simon] Musée Saint-Remi : occupe l’ancienne abbaye bénédictine fondée à la fin du VIIIe siècle, reconstruite aux XI-XIIe siècles, partiellement incendiée et reconstruite au XVIIIe siècle ; devient un hôpital peu après la Révolution ; accueille un dépôt lapidaire avant de devenir un musée en 1978.
2,03 (S) [rue St Julien] Eglise St Julien (vestiges): attestée dès le Ve siècle, réédifiée au XIe siècle et adossée et intégrée à des maisons au XIXe siècle.
2,04 (S) [Parc de la butte Saint-Nicaise] Butte Saint-Nicaise : derniers vestiges des remparts construits à partir de 1209 sous Philippe-Auguste (la tour du Puits et La Poterne –souterrain-) et achevés au XIVe siècle.
2,05 [Parc des Arènes du sud/ bd Dieu-Lumière] Parc des Arènes du sud : emplacement de l’enceinte finalisée en 1358 comportant 6 portes (dont Dieu-Lumière et Fléchambault), des tours et des courtines ; démantèlement au XIXe siècle avec construction des boulevards et du canal (1840 -1880).
2,06 (AC) [1 Rue Navier] Rectorat de l’Académie de Reims : construit par Jean-Marc de Tassigny, Jacques Roubert et Gérard Ragot, architectes, 1963-67.
2,07 [1 Rue Navier] Statue de Jean-Baptiste Colbert : par Jacques-Edme Dumont, sculpteur, 1808 ; initialement implantée devant le palais Bourbon à Paris puis à partir de 1989, devant le Rectorat de Reims.
2,08 [8-12 rue Armonville] Résidence, inscription en façade« Bains-lavoir VR » : ancien emplacement des bains-douches municipaux réalisés en 1927 par Pierre Jaquillard, ingénieur de l’entreprise de bétons armés Hennebique.
2,09 [22-24 Place Saint-Timothée] Maison à pans de bois sur plan carré : construite aux XVI-XVIIe siècles; en face, « Grande pharmacie Dieu-Lumière » par Edmond Herbé, Maurice Deffaux et Adolphe Prost architectes, 1922.
2,10 [angle rue St Sixte/ rue des Créneaux] Monument des eaux : construit en 1891, dédié à la mémoire du chanoine Godinot, à l’origine des 17 fontaines publiques permettant l’alimentation en eau de la ville au XVIIIème siècle (première fontaine installée place St-Timothée en 1747).
2,11 [ angle rue des Créneaux, Goïot, Aÿ] Résidence aménagée en 2017 : à l’emplacement de l’ancien asile de nuit inauguré en 1891 par la Société Grand Bailla commandité par l’Œuvre rémoise de l’Hospitalité de nuit et de la Bouche de Pain.
2,12 (CH) [17 rue des Créneaux] Maison de champagne G.H. Martel & Co, bâtiments remontant au XVIIIe siècle.
2,13 (CH) [9 place Saint-Nicaise] Maison de champagne Taittinger : à l’emplacement de l’ancienne abbaye bénédictine Saint-Nicaise.
2,14 (CH) Maison de champagne Henri Abelé : bâtiments construits à partir de 1870 par Alphonse Gosset, architecte.
2,15 [Bd Docteur Henri Henrot, rue Folle Peine et rue des Moulins] ZAC du Vieux-Port : à cet emplacement, des fouilles archéologiques ont mis au jour des vestiges gallo-romains (artisanat et quai aménagé), médiévaux et modernes (viviers de poissons ).
2,16 [rue Folle Peine] Square du Vieux Port : aménagé par Serge Renaudie, paysagiste, 2015.
2,17 (AC) [Place des droits de l'homme] Agence d’urbanisme de la région de Reims : par Marcel Lods et Paul Depondt, architectes, 1965.
2,18 (AC) [rue Simon] Esplanade Fléchambault : ensemble de logements réalisé par Robert Camelot, architecte, 1963.
2,19 (AC) [Parc des Arènes-du-sud] « Le Luchrone » : œuvre artistique par Alain le Boucher, 1989.
03 - La Verrerie
S’adossant aux anciennes fortifications, à l’emplacement du boulevard Dieu-Lumière, ce quartier s’étend vers l’est, entre la route de Châlons et le canal. Il comprend le flanc sud de la colline Saint-Nicaise, célèbre pour ses Maisons de Champagne.
Le rapprochement avec la ville débute par l’édification du château d’eau, qui alimente les fontaines de Reims au XVIIIe siècle (financées par le chanoine Godinot), et se poursuit un siècle plus tard, suite à l’implantation du cimetière du Sud en 1843.
Mais l’urbanisation commence véritablement lorsque la Maison Pommery aménage son domaine, incluant l’actuel parc de Champagne. Puis quelques industries s’implantent après le démantèlement des fortifications et la mise en eaux du canal, dont les travaux s'échelonnent de 1848 (vers l’Aisne) à 1866 (vers la Marne).
L’eau de ville étant puisée dans le secteur, les usines sont peu nombreuses : la première est une papeterie, mais l’activité la plus emblématique est la production de bouteilles de champagne dans la verrerie Charbonneaux, à partir de 1870.
Georges Charbonneaux, fils du fondateur, crée en 1912 une société anonyme d'habitations à bon marché : Le Foyer Rémois. Il initie à Reims, aux côtés du maire, Jean-Baptiste Langlet, la construction de nombreuses cités-jardins dont l’une est implantée à l’arrière de la Verrerie, la Cité-jardin de la Charonnière.
[Illustrations]
(1) Verrerie ;
(2) Cité-jardin de la Charonnière ;
(3) La Vesle
3 [Points d’intérêt]
3,01 (CH) Parc de champagne : aménagement de 22 hectares par Edouard Redont, paysagiste, pour la maison de champagne Pommery, en 1910 ; accueille le Collège d'Athlètes en 1913, selon les méthodes d'éducation par le sport de Georges Hébert ; endommagé et restauré après la Première Guerre mondiale.
3,02 [Parc de champagne] Monument aux héros de l’Armée noire, par Jean-François Gavoty, sculpteur-mouleur, 2013 : d’après un original de Paul Moreau-Vauthier, sculpteur et Auguste Bluysen, architecte, 1924 ; hommage aux tirailleurs sénégalais de la Première Guerre mondiale.
3,03 (CH) [56 bd H. Vasnier] Maison de champagne Vranken - Villa Demoiselle : par Louis Sorel, architecte, 1904-08.
3,04 [place Gl Gouraud/ parc St Nicaise] « Le Premier architecte » : sculpture par Paul Landowski, 1908 ; cédée et implantée à Reims en 1933.
3,05 (CH) [5, av Gl Giraud] Maison de champagne Pommery: premiers bâtiments construits par Alphonse Gosset et Gozier, architectes, 1870-78.
3,06 (CH) [rue des Crayères] Maison de champagne « Piper et Charles Heidsieck », pavillon de dégustation : construit dans les années 1920, réaménagé en 2007.
3,07 (CH) [4 rue des Crayères] Maison de champagne Ruinart : bâtiments édifiés sur une parcelle acquise au XVIIIe siècle ; reconstruits à l’identique dans les années 1920 par Edouard Thiérot, architecte.
3,08 (CH) [64 bd H. Vasnier] Les Crayères : parc aménagé par Edouard André et Edouard Redont, paysagistes, vers 1880 ; demeure construite par Charles Dauphin, architecte, 1902-1904 ; puis reconstruite dans les années 1920.
3,09 (CH) [3 place des Droits de l’Homme] Maison Veuve Clicquot Ponsardin : premier édifice construit en 1870 puis reconstruction par Edmond Herbé et Jacques Deffaux, architectes, années 1920.
3,10 [rue de Couraux] Entreprise B.S.N. dite « verrerie Charbonneaux » : construite entre 1870 et 1872 par l’industriel Pol Charbonneaux pour fabriquer des bouteilles de champagne, puis reconstruite après la Première Guerre mondiale.
3,11 [rue Saint-Léonard – rue Claude Debussy] Cité-jardin de la Charonnière : commanditée par le Foyer Rémois (44 logements) par Robert Jactat, architecte, 1923.
3,12 [8 rue Henri Paris] Ecole maternelle Jules Ferry, construite par la Municipalité en 1903 au lieu-dit « La Charonnière », rue de la Glacière devenue rue Henri Paris.
3,13 [rue Roger-Foucry, rue des Essillards] Chapelle Saint-Laurent : construite en 1972, en remplacement d’une première chapelle implantée dans une salle de la verrerie à la demande des ouvriers.
3,14 (Bd Dieu-Lumière ] Cimetière du sud : ouverture d’un premier cimetière en 1833 près des hospices (actuel musée St Remi), par l’architecte Serrurier ; agrandissement en 1911 sur une partie du Marché aux chevaux et, en 1942, au lieu-dit « Les Glacis de la Ville » rue Taissy ; dans le cimetière actuel, monument des verriers reflétant l’activité du quartier.
3,15 [41 avenue Henri Farman, après l’enceinte du parc] Stèle commémorative : dédiée à Henri Farman ; marque l’endroit précis où cet aviateur a atterri lors du « premier vol de ville à ville » de l'histoire mondiale de l'aviation, effectué en aéroplane entre le village de Bouy et Reims, le 30 octobre 1908.
3,16 [32 rue de Taissy] « Tour Féry (1748) » : ce très ancien château d’eau porte le nom de l’inventeur de la machine puisant l’eau dans La Vesle, en amont de la ville, afin d’alimenter les fontaines ; en contrebas, l’usine des eaux est plus récente (XIXe-XXe siècles).
3,17 [La Vesle - vers les bains des trois rivières] La Vesle : cet affluent de l’Aisne longeait la ville, mais son cours a été détourné lors de la construction du canal de l’Aisne à la Marne au milieu du XIXe siècle ; en amont, l’espace séparant le canal et la rivière accueillait des bains, l’industrie étant limitée afin de ne pas polluer l’eau.
13 - Le Chemin Vert
Le Chemin-Vert est ancré sur le flanc nord de la colline Saint-Nicaise, où s’implante la plus grande des cités-jardins de Reims. Le quartier s’étend plus loin en direction du sud-est, surplombant la route de Châlons, ancienne voie romaine décrite comme la route de Rome.
Les archéologues ont dévoilé la richesse du sous-sol en retrouvant les traces de la grande enceinte romaine et des nécropoles aux abords de la cité. Plus récemment, les fouilles préventives menées pour le contournement de Reims et la ZAC de Croix-Blandin ont permis d’étudier un site protohistorique, une nécropole laténienne et un aqueduc romain qui transportait l’eau sur 40 km !
La territoire est marqué par sa position culminante et l’extraction de grands volumes de craie. Les premières carrières sont à proximité de la ville (Saint-Nicaise) puis s’en éloignent progressivement ; les plus récentes - datant des XVIII-XIXe siècles - sont au sommet de la rue des Crayères. Les Maisons de Champagne s’y installent, trouvant ici des conditions optimales pour l'élaboration de leur vin.
Au-delà, au lieu-dit Le Moulin de la Housse, où le sous-sol n’a pas été exploité, se trouve un campus universitaire « à l’américaine », créé par le célèbre architecte moderne Marcel Lod., Il se déploie comme une mini-ville dont la trame constante favorise l'harmonie et facilite la mise en oeuvre de cette architecture industrielle.
[Illustrations]
Eglise Saint-Nicaise
Cité du Chemin-vert
aqueduc gallo-romain
Campus du Moulin de la Housse
13 [Points d’intérêt]
13,01 (CH) [Place du 11 novembre] Cité-jardin du Chemin-Vert : commanditée par Georges Charbonneaux, fondateur du Foyer Rémois fondé en 1912 ; construite par l’architecte Jacques-Marcel Auburtin, 1919-22, elle est la plus importante cité-jardin de Reims.
13,02 (CH) [Avenue de la Marne] Église Saint-Nicaise ; commanditée par Georges Charbonneaux , construite par l’architecte Jacques-Marcel Auburtin, 1923-24 ; décorée par Gustave Jaulmes et Maurice Denis.
13,03 (CH) [Place du 11 novembre] Maison Commune du Chemin-Vert (dédiée aux pratiques artistiques amateurs) : à l’origine regroupait bibliothèque, pavillon médical, cercle, salle des fêtes, école ménagère, bains-douches ; construite par l’architecte Jacques-Marcel Auburtin, 1923.
13,04 (CH) [Allée des monts de Champagne] Centre alimentaire : construit par l’architecte Jacques-Marcel Auburtin, 1919-22.
13,05 (CH) [Place du 11 novembre] Maison de l’Enfance : construite par l’architecte Jacques-Marcel Auburtin, 1923 ; « Laboratoire de puériculture », selon le principe de l’héliothermisme et la doctrine hygiéniste.
13,06 (CH) [176 boulevard Pommery] Groupe scolaire Pommery : construit par l’architecte Max Sainsaulieu, 1924 ; doublé en 1929.
13,07 (CH) [4 rue des crayères] Maison de champagne Ruinart : première Maison de Champagne à acquérir des terrains sur la colline Saint-Nicaise, en 1768 ; bâtiments actuels construits par l’architecte Edouard Thiérot, 1870. 1729.
13,08 (CH) [1 rue de la procession] Maison de champagne Charles Heidsieck : parc boisé acquis en 1867 avec crayères en sous-sol.
13,09 (CH) [5, av Gl Giraud] Maison de champagne Pommery: premiers bâtiments construits par Alphonse Gosset et Gozier, architectes, 1870-78.
13,10 [Avenue du général Giraud] Les vignobles de la Maison Vranken-Pommery : clos Pompadour, 25 ha à l’intérieur des murs du domaine.
13,11 [8 rue Lanson] Siège social du Foyer Rémois : construit par Jean-Michel Jacquet, architecte, 2009.
13,12 [44 avenue de l’Yser] Archives départementales de la Marne : installée en 2014 dans un bâtiment de l’agence Hamonic et Masson, architectes.
13,13 [Chemin des rouliers] Campus Moulin de la Housse : plan-masse de l’architecte Marcel Lods, 1962 associé à Henri Beauclair ; rotonde des amphi, Paul Depondt et André Dubard de Gaillarbois ; bâtiment 17, Eric de Cormis et Frédéric Métrich, 1992 ; IUT et Europol’agro, Jean-Michel Jacquet, 1998.
13,14 [Chemin des rouliers] Château d’eau : construit en 1968 (30 m haut) à l’emplacement d’un réservoir de 3 000 m3 réalisé en 1903, par les architectes Demay frères.
13,15 [croisement avenue Henri Farman / A34] ZAC de la Croix Blandin (années 2000) : les fouilles de sauvetage, menées entre 2005 et 2009 ont révélé l’occupation de ce secteur depuis la protohistoire.
13,16 [41 avenue Henri Farman, après l’enceinte du parc] Stèle commémorative : dédiée à Henri Farman ; marque l’endroit précis où cet aviateur a atterri lors du « premier vol de ville à ville » de l'histoire mondiale de l'aviation, effectué en aéroplane entre le village de Bouy et Reims, le 30 octobre 1908.
14 - Clemenceau
Le quartier Clemenceau se situait à l’intérieur des enceintes augustéennes, comme le révèlent de nombreuses traces d’habitations retrouvées par les archéologues. Cependant, lorsque la ville se réduit au IVe siècle, ces terrains se retrouvent hors des enceintes et deviennent des terres agricoles (toponyme médiéval « Les Coutures »).
Il faut attendre la Révolution industrielle pour que la ville regagne du terrain lorsque s’installe la « filature des Anglais ». L’inventeur et industriel Isaac Holden introduit, rue des Moissons, le peignage industriel de la laine dès 1851. Jouxtant la « Fabrique de Reims » (secteur du centre-ville où se regroupent les négociants), ce « quartier des laines » attire de grandes manufactures - Collet, Lelarge, Walbaum - avec leurs logements et divers équipements urbains.
La distance du chemin de fer et du canal, puis la crise du textile, entraînent un remplacement de cette activité par le négoce et le champagne, mais ce secteur économique reste dynamique à Reims et ne ralentit qu’après la Première Guerre mondiale.
Certains terrains restés libres sont occupés tardivement, comme la parcelle du Lycée Clemenceau. A la fin du XXe siècle, suite à la désindustrialisation, la plupart des locaux abritant les manufactures sont détruits et laissent place à de vastes ensembles résidentiels.
[Illustrations]
Tennis-club
Lycée Clemenceau
Usine des Anglais/ Walbaum/ Lelarge
14 [Points d’intérêt]
14,01 [84 avenue Georges Clemenceau] Musée automobile Reims-Champagne : créé en 1985 par Philippe Charbonneaux, sur un ancien site industriel de menuiserie métallique (4000 m2).
14,02 [46 avenue Georges Clemenceau] Lycée Clemenceau : construit par André Dubard de Gaillarbois, architecte, en 1958, au lieu-dit Les Coutures.
14,03 (CH) [ angle bd H. Vasnier/ rue de Sillery] Champagne Castelnau : ancienne « villa Tassigny », construite vers 1878 par Jean-Marie Philippot-Mélin, industriel.
14,04 [15 rue Lagrive] Tennis-Club de Reims : fondé en 1921 par Melchior de Polignac ; parc urbain et club-house d’Edouard Redont, paysagiste ; piscine de Jacques Rapin, architecte, 1922 ; courts couverts de Jacques Herbé, Maurice et Guy Galloy, architectes, 1955.
14,05 (CH) [50 rue de Sillery] Maison de champagne Henri Abelé : fondée en 1757, bâtiments construits par Alphonse Gosset, architecte, entre 1870-72 ; reconstruction après-guerre.
14,06 [32 Rue Henri Barbusse] Ecole maternelle Gerbault : construite entre 1953-56 par la Ville de Reims.
14,07 (32-36 rue Henri Barbusse) Complexe sportif Henri-Barbusse : restructuration et extension en 2015 ; construction du gymnase initialement associé au collège « Cernay-Est II » devenu Picasso (entre 1969- 1973, détruit) ; à l’emplacement de la « ferme Saint-Albert »
14,08 [29 à 43 rue des Moissons] Maisons des années 1920 : emplacement de l’usine de peignage des laines dite « Filature des Anglais » créée en 1851 par l’industriel Isaac Holden, qui occupait une parcelle de 30 hectares longeant la rue des Moissons, le bd Saint-Marceaux et la rue Houzeau-Muiron..
14,09 [6 rue de Sillery] Dans la cour de la résidence : vestiges de la « Porte des Tisserands », ancienne façade de la manufacture textile Gabreau-Palloteau construite en 1870 ; installation du Centre Régional d’éducation générale et sportive (CREPS) de 1941 à 1981.
14,1 (CH) [51 boulevard Henry-Vasnier] Emplacement de l’ancien site Piper-Heidsieck (activité jusqu’en 2007) construit par Alphonse Gosset, 1885 ; les pavillons d’entrée subsistent.
14,11 [17-29 bd Saint-Marceaux, 1-5 avenue Georges Clemenceau, 1-9 rue de la Pompelle] Emplacement de la manufacture Walbaum (filature et tissage de laines), fondée en 1873, reconstruite en 1920, cessation d’activité en 1970 ; destruction des bâtiments dans les années 1980-90.
14,12 [13 bd Saint-Marceaux] Emplacement de la société Wagner et Marsan, filature construite par Alphonse Gosset, architecte, 1855 ; devenant manufacture L. et H. Collet spécialisée dans les tissus mérinos et flanelles jusqu’en 1920 puis SA des filatures et tissages de Reims jusqu’en 1970.
14,13 [11 bd St Marceaux] Emplacement des établissements Lelarge et Cie créés en 1850 et spécialisés dans la fabrication de flanelles, molletons, couvertures ; regroupement avec la partie tissage (autrefois rue de Savoye) en 1867.
15 - Europe
L’urbanisation vers l’est de la ville, au-delà de l’ancien « quartier des laines », débute par la construction d’une caserne (Jeanne-d’Arc, en 1893) puis d’une cité jardin (Warnier-David, en 1919).
Les terrains libres entre la caserne et le chemin de fer intéressent rapidement les urbanistes : de longues barres d’immeubles sortent de terre dès le début des années 1950 (plan Camelot), suivie par la création d’une zone à urbaniser en priorité, décidée dans le plan Rotival, à l’emplacement de la « ferme Demaison ».
Cette ZUP de 40 hectares et 2040 logements est la plus petite de Reims. Sous la maîtrise d’ouvrage du Foyer Rémois, l’architecte en chef est Jean-Loup Roubert, rémois et grand prix de Rome (en 1962). Bien que la contrainte de l’architecture industrielle le conduise à édifier barres, tours et plots, il varie le paysage en créant de petites unités différenciées d’une belle qualité architecturale, dotées de mails piétonniers, commerces, collège, lycée, équipements sportifs, église....
La tour du Tyrol sert de signal urbain, marquant l’entrée du centre commercial, du square Jean-Moulin et de l’avenue de l’Europe qui distribue tout le quartier, dans une ambiance de verdure réalisée par le paysagiste Jean Camand.
Lentement grignotés par les parkings, abandonnés puis dégradés, ces espaces urbains bénéficient d’un programme de rénovation urbaine (2020 à 2024).
[illustrations]
Exposition « La sculpture dans la cité » - 1970 – expo de sculptures dont module de Calder
Carte postale caserne des Dragons
Les lacs italiens
Vue en carte postale ancienne de la place Jean-Moulin animée par espaces verts, terrains de jeux, centres commerciaux.
15 [Points d’intérêt]
15,01 [20 rue Louis Rouyer] Cité-jardin Warnier-David : 18 logements par Jacques-Marcel Auburtin, architecte, 1919 ; pour l’usine de textile éponyme dont le siège social était situé 3, rue de Cernay, près du « quartier des laines ».
15,02 [Boulevard Pommery / entre rue du Général-Carré et rue Verrier] Immeubles de logement des années 1950 : emplacement de l’ancien quartier militaire Louvois construit en 1893 et détruit durant la Première Guerre mondiale.
15,03 [Boulevard Pommery / entre rue Verrier et rue des Thiolettes] Habitats et logements contemporains : parc Nathalie d’Esterno d’après Toury-Vallet, architectes ; emplacement de l’ancien quartier militaire Jeanne-d’Arc construit en 1893, fermé en 1992.
15,04 [33, rue du Général-Carré] Groupement de Gendarmerie mobile GGM-III/7 : anciens locaux de l’escadron de Gardes mobiles, construits durant l’Entre-Deux-Guerres.
15,05 [rue Bertrand de Mun / rue Charles-Laffite] Gendarmerie départementale : bâtiments construits en 2006.
15,06 [Avenue de l’Europe] Avenue de l’Europe : axe urbain structurant l’ensemble de la ZUP Europe, regroupant 2040 logements sur 40 hectares, de la fin des années 1960 au début des années 1970.
15,07 [allée du Tyrol / Place Jean Moulin] Place Jean Moulin : parc de 1,5 hectares avec un bassin de 1000 m², aménagé en 1970 par Jean Camand, paysagiste.
15,08 [1 rue de Brazzaville] Eglise Saint-Vincent de Paul : de style dit Brutaliste, construite par les architectes Robert Camelot et René Serraz, 1967-69.
15,09 [Allée du Tyrol], La Tour du Tyrol (17 étages, 54 m. de hauteur) : tour-signal construite par l’architecte en chef Jean-Loup Roubert, vers 1970.
15,1 [79 avenue de l’Europe] Piscine des Thiolettes : construite par l’architecte Roger Taillibert en 1975 – toiture avec un procédé en toile tendue remplacée en 1999 par une couverture amovible.
15,11 [Allée d’Espagne] Sculpture d’Albert Féraud : présentée lors de l’exposition en plein-air « La sculpture dans la cité » organisée durant l’inauguration du quartier, du 26 juin au 30 septembre 1970.
15,12 [1 rue Bertrand de Mun] Collège Robert Schuman : bâtiments contemporains de style « postmoderne », à l’emplacement de l’ancien collège d’enseignement secondaire Brazzaville (construit en 1966).
15,13 [3 allée de l’alouette] Lycée professionnel Yser : ancien centre d’apprentissage du bâtiment ; premiers bâtiments de style paquebot avec terrasses en gradin construits en 1949 ; modifiés en 1968 par l’agence Clauzier ; requalifiés.
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