lundi 30 mars 2020

Reims circuits // (0) Quartier centre ville


0 - Centre-ville & Saint-Nicaise


27 - Centre / secteur Cathédrale => de l’Antiquité à la cité des sacres
28 - Centre / secteur Erlon => du Moyen Âge à la cité Art déco
29 - Centre / secteur Lundy => De la Révolution industrielle à la cité du Champagne (I)
30 - Colline Saint-Nicaise => De la cité du Champagne (II) à la ville contemporaine


27 - Centre / secteur Cathédrale => de l’Antiquité à la cité des sacres


[1556 signes]

Le cœur de ville forme un ovale de 50 hectares, trace d’une enceinte centrée sur le forum et axée suivant orienté en suivant le cardo et le decumanus. Datée du IVe siècle, le contexte historique de cette fortification est mieux compris grâce aux fouilles menées à l’emplacement de la médiathèque : l’époque est encore prospère, mais la frontière sous la menace des « Invasions barbares »...

Alliée de Rome, capitale de Gaule Belgique, la cité des Rèmes atteignait dix fois cette superficie durant la Pax Romana, tirant avantage de sa situation au carrefour de la via agrippa de l’Océan (vers la Grande Bretagne) et des routes menant au limes germanique. Après la « Chute de l’Empire », cette position frontalière devient symbolique, le baptême de Clovis marquant l’union des aristocrates romains, converties au catholicisme, avec la noblesse franque, autrefois considérée comme barbare !

Cette position de « carrefour » s’impose dans l’histoire de Reims. « Ville des sacres » sous l’Ancien Régime, elle bénéficie également de sa situation géographique dans les échanges internationaux, pour son commerce et son industrie (➪ secteur Lundy), notamment dans le champagne (➪ colline Saint-Nicaise).

Sur le plan symbolique - à la Révolution - ou stratégique - durant les conflits -, cette position peut s'avérer délicate. Ainsi, Reims est la plus grande ville détruite pendant la Première Guerre mondiale, l’incendie de la cathédrale symbolisant un désastre pour toute l’Humanité. Mais la destruction fait également de Reims l’épicentre d’un renouveau artistique : l’Art déco (➪ secteur Erlon).

[Illustrations]

Cité gallo-romaine
Baptême de Clovis
Cathédrale en flamme

[Points d’intérêts]

27,01 (S) Porte de Mars : arc monumental construit au tournant des II-IIIe siècles, au nord du cardo maximus ; dans cette direction se trouve Condé-sur-Suippes (à 20 km), oppidum de la tribu des Rèmes abandonné au profit du site actuel de Reims (Durocorter) vers le début du Ier siècle av. J.C.

27,02 Avenue de Laon : prolonge le cardo maximus vers le nord, ouvre sur les routes de Boulogne (via Agrippa de l’Océan), Bavay et Cologne.

27,03 (S) [33-35 rue de l’université] Porte Bazée : vestiges d’un arc monumental construit au sud du cardo maximus entre les IIe et IIIe siècles ; réinterprétation aux abords de la rue par deux pilastres ornés de bas-relief du XVIIIe siècle.

27,04 Rue de l’Université : cardo maximus, débouchant sur la via Caesare (rue du Barbâtre) menant à Lyon, puis Rome : principale voie romaine placée hors des enceintes au IVe siècle, elle accueille d’importantes nécropoles chrétiennes aux origines des abbayes Saint-Nicaise et Saint-Remi...

27,05 Rue de Vesle : ancien decumanus maximus, sortant de la ville pour franchir la Vesle en direction de Soissons et, plus largement, de la Gaule Celtique.

27,06 Rue Cérès : ancien decumanus maximus, partant vers l’est en direction de Trèves et de la frontière avec les peuples germaniques (limes du Haut-Rhin).

27,07 (S) [place du Forum] Cryptoportique : extrémité nord du forum antique (qui dépassait l’actuelle place Royale) ; des fouilles durant la reconstruction des années 1920 ont mis en valeur ce cryptoportique, situé en-dessous des « portiques » (galerie avec colonnades) qui encadraient le forum ; il a été réalisé durant la Pax Romana (aux alentours des I-IIe siècles).

27,08 (S) Place Royale : emplacement de l’extrémité sud du forum gallo-romain ; réaménagement néoclassique (travaux de 1756 jusqu’aux années 1910), à la croisée des cardo et decumananus ; la place reprend au XVIIIe siècle le rôle central dans la cité qu’elle avait durant l’Antiquité.

27,09 (S) [36 place du Forum] Musée-Hôtel Le Vergeur : bâtiment construit à partir du XIIIe, puis au XVIIe siècle ; reconstruction dite « à l’identique » dans les années 1920 ; il accueille un musée « racontant une histoire intime du patrimoine de Reims ».

27,10 (S) Cathédrale Notre-Dame : emplacement des thermes antiques ; église au Ve siècle dotée d’un grand baptistère interprété comme celui du baptême de Clovis (vers l’an 500) ; construction de l’édifice actuel à partir de 1211 ; restauration et reconstruction après la Première Guerre mondiale.

27,11 (AC) [2 Rue des Fuseliers] Médiathèque Jean-Falala : les fouilles de sauvetage ont permis de détailler le mode de construction de l’enceinte au IVe siècle, dont l’assise est constituée de pierres issues du démantèlement de la grande ville augustéenne… ; médiathèque réalisée par Jean-Paul Viguier, architecte, 2002.

27,12 (AD) [chevet de la cathédrale] square Henri-Deneux : présentant un buste d’Henri Deneux, architecte de la reconstruction de la cathédrale (charpente à la Philibert Delorme en ciment armé) dans les années 1920-1930.

27,13 (S) Palais du Tau : mention d’un édifice à partir du Ve siècle ; attesté comme Palais du Tau dès 1131, de nombreuses fois modifié avant sa transformation en palais de style classique entre 1671 et 1710, sous la direction de Jules Hardouin-Mansart et Robert de Cotte ; reconstitution après la Grande Guerre ; accueille un musée consacré à l’histoire de la cathédrale et des sacres.

27,14 (S) [Rue Guillaume de Machault] Le Trésor : bâtiment du trésorier de la cathédrale, construction à partir du XIIe siècle ; restauré dans les années 1920 ; point info culture de la ville de Reims (renseignements et billetteries).

27,15 (S) [1 Place Myron-Herrick] Palais de justice : mention d’un édifice dès le IVe siècle, construction à partir du XIIIe siècle, puis au XIXe; restauré dans les années 1920.

27,16 Hôtel de Ville : à l’emplacement d’une maison romaine ; bâtiment datant de Louis XIII, avec statue équestre du roi, construit par Jean Bonhomme, architecte rémois ; édifice incendié en 1917 ; façade et toiture restaurées par Bernard Haubold, intérieur reconstruit par Roger-Henri Expert.

27,17 (AD) [2, place Carnegie] Bibliothèque : chef d’œuvre de l’Art déco réalisé par Max Sainsaulieu, architecte ; le portique d’entrée est présentée dans l’Exposition internationale de 1925 ; financée par la Dotation Carnegie pour la paix internationale.

28 - Centre / secteur Erlon => du Moyen Âge à la cité Art déco


[1554 signes]

La place d’Erlon apparaît sous le nom de « rue de la Couture » au XIIe siècle, lotie dans une période faste où la ville commence à rebâtir ses églises, sort des remparts du IVe siècle, s’accroît le long des voies romaines autour de trois faubourgs (➪Jaurès, ➪Porte de Paris, ➪Laon) et d’un bourg (➪Saint-Remi).

Conçue pour des artisans, la place devient un centre économique près du champ de Foire. Elle accueille le marché aux laines au début du XIXe siècle, puis les visiteurs découvrant la « ville du champagne », dans ses hôtels, restaurants, cafés, suite à l’ouverture de la gare.

Par sa position frontalière, Proche de trois frontières, Reims est aussi une ville de garnisons, défendue par des forts extérieurs. Mais ils ne suffisent pas à arrêter les troupes allemandes qui s’en emparent pour vont bombarder et bombardent la ville de 1914 à 1918.

Reconstruite entre 1919 et 1925, la place d’Erlon tend à retrouver ses fonctions et son esthétique, respectant les rythmes médiévaux des bâtiments (galerie sous arcades dites loges) et des parcelles (laniérées). La modernité se glisse dans les intérieurs, matériaux et ornements, annonciateurs du style 1925 dit « Art déco ». Ce changement s’opère à l’échelle de toute la ville qui se dote au même moment de grandes cités-jardins (➪Chemin-Vert, ➪Charles-Arnould, ➪Croix-Blanche).

Longtemps incomprise, cette reconstruction illustre la pensée urbaine et architecturale des années 1910 : chargé du plan de Reims, Georges B. Ford est un grand expert de l’urbanisme moderne américain, mais il fait le choix de respecter l’histoire de la ville.

[Illustration de la “cité art déco”]

Place d’Erlon avant-guerre
Place d’Erlon détruite
Place d’Erlon en reconstruction

[Points d’intérêt]
28,01 (AD) [10 Place Drouet-d’Erlon] Place Drouet-d’Erlon dite place d’Erlon : ancienne « rue de la Couture » lotie au XIIe siècle ; dédiée en 1853 au maréchal Drouet-d’Erlon ; reconstruite après la Grande Guerre suivant les « loges » médiévales ; façades caractéristiques de la Première Reconstruction, par son architecture éclectiques et ses ornements de style « Art déco ».

28,02 (AD) [Rue Marx Dormoy] Église Saint-Jacques : créée au XIIe siècle, avec la rue de la Couture (place d’Erlon), modifiée au XVIe et XIXe siècles, restaurée après la Première Guerre mondiale ; plus ancienne église paroissiale conservée à Reims.

28,03 (AD) [place d’Erlon/ rue Buirette] Fontaine Subé : marque l’angle de la place d’Erlon et de la rue Buirette, ancienne rue Large qui accueillait le champs de foire au Moyen Âge. La fontaine, de style 1900, est réalisée par l’architecte André-Félix Narjoux, associé aux sculpteurs Paul Gasq, Paul Auban, Louis Baraly et Joseph Wary ; non-détruite par les bombardements de 1914-1918.

28,04 (S) [19 rue de Tambour] Demeure des comtes de Champagne (XIVe siècle) et Maison des musiciens (origine au XIIIè siècle) ; rares exemples d’architecture urbaine domestique en pierre de cette période ; détruits pendant la Grande Guerre ; restauration et reconstitution à l’identique (contemporaines).

28,05 Place du Forum : Ancienne place des Marchés : en usage depuis l’Antiquité ; une halle figure sur les plans du XVIIe siècle ; divisé en marchés aux draps et au blé au XVIIIe siècle ; réunion des marchés et construction d’une halle en ossature métallique en 1838 ; détruite par la Grande Guerre et rebaptisée place du Forum en 1932, afin de valoriser la redécouverte du cryptoportique.

28,06 (S) [36 place du Forum] Musée-Hôtel Le Vergeur : bâtiment construit à partir du XIIIe, modifié au XVIe siècle ; reconstruction dite « à l’identique » dans les années 1920 ; il accueille un musée « racontant une histoire intime du patrimoine de Reims ».

28,07 (S) [esplanade Simone Weil] Hôtel de Ville : Bâtiment datant de Louis XIII, avec statue équestre du roi, construit par Jean Bonhomme architecte rémois ; édifice incendié en 1917 ; façade et toiture restaurées par Bernard Haubold, intérieur reconstruit par Roger-Henri Expert.

28,08 (AD) [4, rue de Mars] Le Cellier : construit par Ernest Kalas, architecte, 1899.

28,09 (AD) [Cours Langlet] Cours Jean-Baptiste Langlet : exemple de transformation urbaine opérée dans les années 1920 par George B. Ford, ce percement vise à offrir une perspective nouvelle sur la cathédrale.

28,10 (S) [15 rue Carnot] Porte du chapitre : porte monumentale de l’ancien Chapitre cathédral, domaine enclos appartenant aux chanoines ; datant du XVIe siècle, elle a été déplacée dans les années 1920 pour être alignée aux façades reconstruites.

28,11 (AD) [11 rue des Elus/ angle cours Langlet] Hôtel de la Mutualité : Albert Cuvillier et Ferdinand Amann, architectes, 1924-1927, illustre les dernières reconstructions qui adoptent pleinement le style « Art déco »

28,12 (AD) [Cous Langlet] Hôtel de Bezannes : construit à partir du XVe siècle ; restauration et reconstitution « à l’identique » dans les années 1920, par Max Sainsaulieu, architecte.

28,13 (AD) [11 Rue de Thillois] Ancien cinéma Opéra : construit dans le style des cabarets de la Belle Epoque ; Emile Thion et Marcel Rousseau, architectes, 1923.

28,14 (AD) [12 Place Drouet-d’Erlon] Passage Subé : nouveau passage couvert construit par la coopérative Subé, années 1920.

28,15 [Esplanade François-Mitterrand] Gare de Reims : édifice néoclassique construit par ‎Félix Langlais, architecte, 1858 ; les trois premières lignes menaient à Epernay (1854), Rethel (1858), Soissons (1862).

28,16 (AD) [arrière de la gare] Halles de la gare, ingénierie béton de l’entreprise Limousin (procédé Freyssinet), 1934 ; exemple d’ouvrage assumant une esthétique moderne.

28,17 Square Colbert : implantée au centre des Promenades de Reims, il est aménagée et baptisée en 1860 pour assurer l’articulation entre la gare et la place d’Erlon.

28,18 (AD) [Rue du temple] Halles du Boulingrin : remplacent les halles de la place des Marchés (place du Forum) ; rare exemple d'architecture rémoise associée au mouvement Moderne, construit par Emile Maigrot en 1923-1926, avec ingénierie béton de l’entreprise Limousin (ingénieur : Freyssinet),.

29 - Centre / secteur Lundy => De la Révolution industrielle à la cité du Champagne (I)


[1515]

L’élevage de moutons s’imposait autrefois sur les terres sèches de la Champagne crayeuse, faisant de Reims une ville de laine puis d’industrie textile. Les artisans s’établissent au sud (➭Barbâtre, ➭Saint-Remi), mais les négociants occupent le « quartier de la Fabrique » en centre-ville, à l’arrière de la cathédrale.

Nobles ou grands bourgeois, ils construisent des hôtels particuliers à proximité, sur les boulevards venus remplacer les fortifications, à peu de distance des manufactures qui forment le « quartier des laines » (➪Clemenceau).

Le succès du Champagne grandissant sous le Second Empire, de nombreux négociants de Reims, d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique, et d’autres pays, créent leurs « Maisons de Champagne ». Ils continuent de s’approprier le boulevard, rebaptisé du nom d’un négociant en tissus, Jean-Pierre Lundy, mais aussi les caves des vieux quartiers, les crayères à l'extrémité des anciennes fortifications (➪Saint-Nicaise) ou creusent des galeries neuves le long des voies ferrées (➪Jaurès) .

Quelques négociants se spécialisent aussi dans le succursalisme et l’alimentation. C’est ainsi qu’au début du XXe siècle, le boulevard Lundy est surnommé « l’avenue des épiciers » ; au même moment, les usines s’éloignent du secteur pour se rapprocher de la gare (➪Laon) ou du canal (➪Clairmarais, ➪Sainte-Anne).

Associée à la naissance des industries dans la ville, la plupart des grandes parcelles du boulevard et de ses alentours accueillent désormais des résidences contemporaines.

[illustrations]

Hôtel Ruinart de Brimont
Temple protestant

[Points d’intérêt retenus]

29,01 [30 rue Cérès] Hôtel Ponsardin : construit vers 1780 ; ancienne Chambre de commerce et d’industrie de la Marne, aux abords de l’ancien « quartier de la Fabrique » où s'installent les familles de négociants dans le textile, fondatrices de grandes Maisons de Champagne.

29,02 (CH) [12 rue du Temple] Maison de champagne Veuve Clicquot Ponsardin : cette Maison installe ses celliers rue du Temple dès 1822, sur le site de la commanderie des Templiers ; bâtiments reconstruits dans les années 1920.

29,03 (CH) [18 rue du Marc] Hôtel du Marc : construit en 1840 pour Édouard Werlé, successeur de la « Veuve Clicquot Ponsardin » et maire de Reims.

29,04 (CH) [1 Rue Marie Stuart] Union des Maisons de Champagne : édifice remontant au milieu XIXe siècle, installation en 1919 de l’UMC.

29,05 (CH) [21 boulevard Lundy] - Siège du champagne Louis Roederer : construit par Edouard Thiérot, architecte, 1852 ; reconstruit dans les années 1920.

29,06 (CH) [23, boulevard Lundy] Hôtel Olry-Roederer ; famille de l’Est de la France, composée de juristes, de militaires, puis de négociants en vin dès la fin du XVIIIe siècle ; hôtel construit par Alphonse Gosset, architecte, 1909.

29,07 (CH) [34 bd Lundy] Hôtel Ruinart de Brimont (Jacquart) : cette grande famille rémoise, dans le marché du drap, est fondatrice de la première Maison de Champagne de Reims ; hôtel de Paul Blondel, architecte, 1897.

29,08 (CH) [17, boulevard Lundy] Hôtel Mignot (Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck) : construit pour Édouard Mignot, négociant en épicerie, fondateur des Comptoirs Français en 1897 ; François-Adolphe Bocage, architecte, 1911.

29,09 (CH) [44 bd Lundy] Hôtel Huet (Irroy-Taittinger) : hôtel particulier construit pour Louis Huet, commissionnaire en marchandises, en 1876 ; modifié en 1905 ; acquis par la famille Taittinger en 1955.

29,10 [68, bd Lundy] Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Marne : Ancien hôtel particulier François - co-administrateur des Docks rémois ; Dufay-Lamy, architecte, 1914 ; restauré après 1918 ; Chambre de Métiers à partir de 1938.

29,11 (CH) [1-3, 5 rue Coquebert] Maison de champagne Krug : édifices construits à partir de 1843, lorsque ce négociant d’origine allemande crée sa Maison de Champagne à Reims ; il influe pour ouvrir le temple protestant.

29,12 (CH) [29 rue du champ-de-mars] Siège du champagne G.H. Mumm : fondé par le fils d’un banquier de Cologne ; édifices remontant à la fin du XIXe siècle.

29,13 (CH) [33 rue du Champs-de-Mars] Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix dite Foujita : construite par Léonard Foujita, en 1966, ami du directeur de la Maison de Champagne Mumm.

29,14 (CH) [13 bis, boulevard Lundy] Temple protestant : le culte protestant a repris à Reims à la demande de familles allemandes travaillant dans le négoce du vin ; à l’emplacement d’un ancien fouloir, l'architecte Narcisse Brunette aménage un premier bâtiment en 1868 ; détruit en 1914, il est reconstruit par Charles Letrosne, en 1923, dans un style régionaliste gothique.

29,15 [bd de la paix, place Jamot, rue Ponsardin, rue des Augustins] Bâtiments de la caserne Colbert édifiée en 1853 ; reconstruite après la Grande guerre ; rénovée en résidence, bureaux et commerces en 2012-2014.

29,16 [29 à 43 rue des Moissons] Emplacement de l’usine de peignage des laines dite « Filature des Anglais » créée en 1851 par l’industriel Isaac Holden, occupant une parcelle de 30 hectares longeant la rue des Moissons.

29,17 (CH) [Rue des Moissons] Maison de champagne Thiénot – début du XXème siècle.

29,18 (CH) [74, rue de Savoye] Caves Louis Roederer : bâtiments construits par Paul Bouchette et Louis Bouchez, architectes, années 1920.

29,19 (AD) [9, boulevard de la Paix] Villa Douce : construite pour André Douce, notaire de la ville, par Pol Gosset, architecte, entre 1929 et 1932.


30 - Colline Saint-Nicaise => De la cité du Champagne (II) à la ville contemporaine


[1518 signes]

La colline Saint-Nicaise s’élève cinquante mètres au-dessus de la Vesle. La craie campanienne y était extraite, taillée, broyée (blanc de champagne), calcinée (chaux), pour servir de remblai, mortier, enduit ou peinture...

Au XVIIIe siècle, le plan Legendre signale les « Cavités des anciennes Crayères » et, plus éloignés de la ville, les « monceaux de crayes [...] des Nouvelles Crayères [dont] les ouvertures ont 5 Pieds carrés ». Ces ouvertures (essors) surmontent de vastes salles d’extraction pouvant s'effondrer, ce qui rend les terrains inconstructibles : opportunité pour les Maisons de Champagne qui stabilisent et transforment ces salles en caves, les reliant par des galeries et les complétant par des bâtiments en surface. Haut-lieu du champagne au XIXe siècle, des industries annexes s’installent au bas de la colline, près du canal : papeterie, verrerie...

À la fois philanthropes et paternalistes, les négociants, industriels et édiles s’associent pour fidéliser la main d’oeuvre en améliorant l’habitat. Ils construisent de nombreuses cités-jardins après la Grande-Guerre, près de la colline (➭Chemin-Vert), des zones industrielles (➭Charles-Arnould), ou dans les quartiers neufs (➭Maison-Blanche).

L’agglomération est dès lors dotée de puissants organismes HLM, qui vont prolonger cette dynamique créative, du temps des « grands ensembles » (➭Wilson) à celui du « pavillonnaire » (➭Murigny), du centre-ville (➭Saint-Remi) aux zones à urbaniser en priorité dans la périphérie (➭Croix-Rouge, ➭Orgeval, ➭Europe, ➭Châtillons).

[Illustrations]

[Encart Patrimoine mondial]
Représentation buveurs de champagne
Croquis ou vue d’une crayère
Cité-jardin du Chemin-Vert

[Points d’intérêt]

30,00 [Parc de la butte Saint-Nicaise] Butte Saint-Nicaise : vestiges d’une enceinte édifiée du début du XIIIe siècle au XIVe siècle, allant de la ville épiscopale aux abbayes de Saint-Nicaise et Saint-Remi.

30,01 (CH) [Place du 11 novembre] Cité-jardin du Chemin-Vert : plus importante cité-jardin de Reims ; impulsée par Georges Charbonneaux, fils du créateur de la verrerie de Reims et fondateur d’un organisme HLM, le Foyer Rémois (en 1912) ; construite par l’architecte Jacques-Marcel Auburtin, à partir de 1919.

30,02 (CH) [Place du 11 novembre] Maison de l’Enfance et Maison Commune : équipements collectifs de la cité-jardin, construits par l’architecte Jacques-Marcel Auburtin, 1923.

30,03 (CH) [Avenue de la Marne] Église Saint-Nicaise ; construite par l’architecte Jacques-Marcel Auburtin, 1923-24, décorée par Gustave Jaulmes et Maurice Denis ; dédiée à St Nicaise en hommage à l’église détruite après la Révolution.

30,04 (CH) [9 place Saint-Nicaise] Maison de champagne Taittinger : emplacement de l’abbaye bénédictine Saint-Nicaise (détruite à la Révolution) ; en sous-sol, souterrains et crayères, les plus proches de la ville, sont aussi les plus anciens.

30,05 CH) (CH) [4 rue des Crayères] Maison de champagne Ruinart : implantée dès le XVIIIe siècle sur les terrains désignés comme « nouvelles crayères » ; bâtiments actuels édifiés par l’architecte Edouard Thiérot, en 1870, et reconstruits à l’identique dans les années 1920.

30,06 (CH) [1 rue de la procession] Maison de champagne Charles Heidsieck : parc boisé acquis dès 1867, à l’emplacement des « anciennes crayères ».

30,07 (CH) [64 bd H. Vasnier] Les Crayères : parc aménagé par Edouard André et Edouard Redont, paysagistes, dans le domaine Pommery, vers 1880 ; demeure par Charles Dauphin, architecte, 1902-1904 ; reconstruite dans les années 1920 ; terrain situé aux abords de la route de Châlons « construite sur des carrières très anciennes » (comblées ou inondées) selon un plan de 1777.

30,08 (CH) Parc de champagne : aménagement de 22 hectares par Edouard Redont, paysagiste, pour la maison de champagne Pommery, en 1910 ; accueille le Collège d'Athlètes en 1913, utilisant les méthodes d'éducation par le sport de Georges Hébert ; endommagé et restauré après la Première Guerre mondiale.

30,09 (CH) [5, av Gl Giraud] Maison de champagne Pommery : bâtiments construits par Alphonse Gosset et Gozier, architectes, 1870-78 ; suivis par d’autres édifices servant à l'élaboration du champagne et à l’accueil de nombreux visiteurs dès le XIXe siècle.

30,10 (CH) [56 bd H. Vasnier] Maison de champagne Vranken - Villa Demoiselle : par Louis Sorel, architecte, 1904-08.

30,11 (CH) [rue des Crayères] Maison de champagne « Piper et Charles Heidsieck », pavillon de dégustation : construit dans les années 1920, réaménagé en 2007.

30,12 (CH) [3 place des Droits de l’Homme] Maison Veuve Clicquot Ponsardin : premier édifice construit en 1870, puis reconstruction par Edmond Herbé et Jacques Deffaux, architectes, années 1920.

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