Au bord de la fenêtre, quelques minutes avant le recyclage |
Du vrai bio, disons de l'artisanal anti-indus', plutôt paléo-artisanal que néo-artisanal, avec une originalité de terroir que l'on ne trouve pas encore dans les champagnes ; ceci aux côtés de "la bière des faucheurs", souvenir en arrière-plan du mo(uve)ment GJ, et du levain (caché sous une serviette Vichy, souvenir suivant, dans les années Covid : Recette pain // le levain)...
Facile de les reconnaître : ils sentent parfois les pieds (présence de levures naturelles, comme pour le levain), mais préférablement le "cidre", voire une odeur plus florale parfois proche du "vin indus"
Il faut profiter des vacances, s'installer en touristes, faire 100 km au nord, 400 à l'est, 300 au sud pour trouver ces premiers trésors. Demain, il y en aura certainement partout : alors on regrettera peut-être la saveur des levures mondialisées.
À explorer à Reims, la seule adresse fournissant des vins naturels : le "bon manger"
7 r. Courmeaux, mais très certainement à prix d'or !
Ajout du 23 août : essai fructueux au "Bon Manger" avec la découverte d'un producteur-négociant installé dans l'Argonne ardennaise : Sylvain Chen à Boult-aux-Bois, ça ne s'invente pas... Forcément un peu cher (20 euros) pour un sylvaner négocié en Alsace puis vinifié dans les Ardennes, avec du résultat (nez, couleur, bouche), maturation de quelques jours seulement... Nous allons essayer son Gewurtz', puis tenter de se procurer des bouteilles avec son raisin ardennais.
Ci-après, les adresses et les parcours...
1) Au nord : Cidre de Thiérache (SCEA Les Vergers du Baty, 9 r. du Baty 02500 Neuve-Maison)
Cidre qui a le goût de celui de "pépé Roro" (René dit Robert Gencey), avec des vrais pommes à cidre, une maturation "naturelle", etc.
2) À l'est : Vin d'Alsace (Domaine Ostertag, 87 Rue du Finkwiller, 67680 Epfig)
"Le Grand Bain", 2019 : vin orangé plutôt "anar", avec du Gewurtz et du Riesling, sauvage, maturation naturelle évidemment. Un peu "rebelle institutionnel", mais très bon.
3) Au sud : Crémant de Bourgogne ("Pet'Nat", Domaine des Riots, Thierry Moreau vigneron - artisan)
Vin discrètement radical, en maturation naturelle parfaitement maîtrisée...
https://www.domainedesriots.fr/
4) Ajout - au nord-est (80 km, "La Bacoulette") :
Sylvain Chen (Extrait d'article de L'Ardennais, 19 août 2019)
En Argonne ardennaise, il replante des vignes pour raviver la tradition du vin
Il aimerait faire renaître une tradition disparue vers 1870.
Avant de décider de s’installer à Belleville-sur-Bar avec sa compagne pour se rapprocher de Boult-aux-bois où il est né et où réside une partie de sa famille, Sylvain Chen a bourlingué. De Pékin à Reykjavik en passant par Édimbourg et une traversée de la France à pied, on peut dire qu’il a vu du pays. Des voyages très liés à son cursus universitaire orienté rapidement vers l’environnement et l’écologie puis progressivement vers l’agroécologie et les sciences humaines. En 2016, c’est sa thèse qui l’amène à découvrir la vigne. Deux stages en domaine viticole, dans l’Aube et en Moselle vont le conforter dans cette voie.
Comme il ne laisse rien au hasard, Sylvain Chen enchaîne sur un BTS en viticulture et en œnologie. Entre-temps, son projet a mûri. Il souhaite avoir des vignes et faire du vin… en Argonne ! Un retour aux sources facilité par “Set up”, une coopérative rémoise d’activités et d’emplois qui a accueilli son projet de négociant vinificateur tant sur le concept que sur le négoce.
Pour s’entraîner à vinifier, Sylvain a deux parcelles de vignes. Une a Boult-aux-Bois, la seconde à Belleville-sur-Bar. Trois ares chacune. « C’est un test. Je vais chercher des cépages sur les terres d’Alsace qu’on avait aussi en Champagne dans certaines mesures comme le pinot noir ou le pinot gris. Ce sont des cépages intéressants sur une terre acide et unique comme la gaize argonnaise. Je compte faire 1000 bouteilles pour le printemps 2020 mais elles ne seront pas commercialisées pour le moment. Tout cela est à vocation pédagogique. »
Le vin 100 % ardennais, le jeune homme pense le réaliser dans les cinq ans et a déjà imaginé un nom pour son domaine (enfin, c’est son cousin qui l’a trouvé mais il est d’accord pour qu’il le garde) : “Le domaine de la Bacoulette”. Sinon, pourquoi pas le « vin d’Argonne ». Avec son breuvage, l’entrepreneur en herbe souhaite raviver une tradition disparue, celle de la viticulture : « j’ai fouillé l’histoire du vignoble ardennais et elle n’est pas anodine. 1700 hectares étaient plantés en Ardennes dont 700 sur le Porcien et 1000 en Ardennes sud. Il existait plusieurs vignerons professionnels qui se déclaraient comme tels et dont le principal revenu était le vin. Tout a disparu en 1870 et avec l’industrialisation. Plus personne n’était là pour sauver le raisin. » Et la concurrence des vins du Sud et d’Algérie n’a rien arrangé. Devant ce constat, Sylvain Chen a réfléchi : « Si personne ne la replante, la vigne disparaîtra » et il en a eu l’envie avec la volonté par la même occasion de dynamiser une zone désertifiée avec un projet agricole et une façon différente de cultiver la terre.
Certains, comme lui, voudraient « redécouvrir l’expression d’un terroir ». Sylvain Chen les conseillera avec plaisir. Renseignements : 07 77 37 83 94.
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