AD-01 - Destruction et renaissance de Reims
AD-02 - Halles du Boulingrin
AD-03 - Rue du Temple
AD-04 - Caisse d’Épargne
AD-05 - Gare de Reims
AD-06 - Les Promenades
AD-07a - Place Drouet-d’Erlon – côté nord
AD-07b - Place Drouet-d’Erlon – côté sud
AD-08 - Les grands magasins de Reims
AD-09 - Cours Jean-Baptiste Langlet
AD-10 - Fontaine Subé
AD-11 - Passage Subé
AD-12 - Cinéma Opéra
AD-13 - Église Saint-Jacques
AD-14 - Immeuble de rapport Kodak
AD-15 - Docks Rémois et Familistère
AD-16 - Rue de Vesle et Magasins modernes
AD-17 - L'Iris de Florence
AD-18 - Opéra, ancien Grand Théâtre
AD-19 - Palais de justice
AD-20 - Banques de la rue Carnot
AD-21 - Hôtel de la Mutualité
AD-22 - Hôtel de Bezannes
AD-23 - Hôtel des Postes
AD-24 - Charpente de la cathédrale
AD-25 - Bibliothèque Carnegie
AD-27 - Villa Douce – U.R.C.A. [9 boulevard de la Paix, Villa Douce]
AD-01 [1*] – Destruction et renaissance de Reims
AD-02 [2*]- Halles du Boulingrin
Le plan Ford et Abella, adopté en 1920 pour la reconstruction de Reims provoque le transfert du marché couvert de l’actuelle place du Forum vers le terrain du Boulingrin, proche de la gare. Le concours est remporté en 1923 par l'architecte d'origine rémoise Émile Maigrot. Le projet est modifié en 1926 par l'entreprise Limousin qui utilise les procédés constructifs de l'ingénieur Eugène Freyssinet. L'architecte et l'entrepreneur mettent en œuvre pour ce vaste ouvrage moderne (100 m x 50 m x 19 m) les premières « voûtes minces » en béton armé (7 cm d’épaisseur) offrant des espaces ouverts et lumineux, à la manière des hangars pour aéronefs. Après leur fermeture en 1988, les Halles sont classées au titre des Monuments Historiques afin d'éviter leur destruction. L’édifice rouvre en 2012, après 6 ans de travaux de restauration. L'ensemble préservé permet de redécouvrir le bâtiment et ses aménagements intérieurs. Logos M.H. + patrimoine remarquable XXe siècle
AD-03 [3/4] – Rue du Temple
Au n°27, l'architecte Léon Louvet réalise en 1924 un bâtiment avec ossature apparente en ciment armé – le rez-de-chaussée a abrité la brasserie Le Boulingrin (désormais Rue de Mars) ornée d’une fresque d'André David. Au n°23, le bâtiment construit par Edmond Herbé et Maurice Deffaux pour la fabrique de fromages Boscher en 1922 est un intéressant mélange d'Art nouveau et de régionalisme, avec des motifs Art déco dans les mosaïques de Gentil et Bourdet, les sculptures de Berton, les ferronneries et les vitraux.
AD-04 [5]- Caisse d’Épargne
AD-05 [28] – Gare de Reims
[*] TROIS ERREURS (issues du texte de C. Redon) : voir article revue L'architecte 1933 - "Chemins de fer de l'Est" car la ligne est créée au début par les Chemins de fer du nord, récupérée par les Chemins de fer des Ardennes lors de la construction de la gare en 1858, puis reprise par la CCF de l'Est...
Attention : confusion possible entre les termes "marquises" (petits abris longeant les quais) et "halle-s" (vaste structure couvrant les rails et quais en arrière de la gare) + confusion possible Le Marec est ingénieur des chemins de fer...
Dessinées au XVIIIe siècle, les Promenades marquent la zone non aedificandi le long des fortifications. Leur démantèlement entraîne l'aménagement d'un ensemble paysager centré sur la gare et le square Colbert (1860). En 1919, les Promenades accueillent des commerces provisoires afin de relancer les activités de la ville sans entraver le déblaiement et la reconstruction. Il s'agit de baraquements en bois qui donnent à la ville « un aspect semblable aux cités du Transvaal ou du Colorado quand on découvre un filon » !
La reconstruction de la place Drouet-d'Erlon est emblématique car elle regroupe un grand nombre de cafés, restaurants et hôtels. On y remarque des vitrines préservées (n° 5, boulangerie Waïda, aménagée en 1931 ; n°36, devanture de pharmacie, 1922) et de nombreuses façades remarquables (n°2-6, Clauzier et Mériaux, 1924 ; n°8-14, Gaislin, Sediey sculpteur, 1925 ; n° 23, Sainsaulieu, 1923 ; n°27, Fanjat, 1922 ; n°80, Bellou, Bellanger, Collet, 1924 ; angle rues M.-Dormoy et T.-Dubois, Clauzier et Mériaux, 1924).
Nommée place de la Couture jusqu’en 1853, cette vaste place (400 x 35 m) s'inscrit au cœur de la vie rémoise depuis le XIIe siècle, grâce à l'autorisation, par l’archevêque Guillaume de Champagne, de lotir ce terrain. L’étroitesse des façades et l'installation de boutiques sous arcades (dites « loges ») sont issues des implantations et des constructions médiévales. Celles-ci vont imposer une tradition constructive qui sera maintenue dans la Reconstruction des années 1920 par un règlement urbain.
Ville de commerces et d'industries, le centre de Reims voit s’implanter des grands magasins, de la rue de Vesle aux abords de l'Hôtel de Ville. La rapidité et la modernité de leur reconstruction traduisent la volonté d'une relance économique. La rue de Talleyrand regroupe plusieurs enseignes : n°31-33 - Au Petit Paris (Herbé et Deffaux, 1922-23), n°21-23 - Le Palais du vêtement (Joseph Gaudet, 1923), n°28-30 - Henri Devred (Herbé et Deffaux, 1922), ornées de cartouches figurant les villes où des succursales sont présentes.
Le Cours Langlet est l'un des premiers exemples d’aménagement urbain moderne en France. En 1920, George Burdett Ford imagine un centre-ville à l'américaine entouré de cités-jardins. Mais les réticences culturelles, la volonté de réutiliser les anciennes fondations, et plus encore l'absence de cadre juridique limitent ses interventions. Conçue pour la déambulation, cette « artère-promenade » de 30 m. de large comprend à l’origine des bassins, des bancs et un terre-plein ouvrant une nouvelle perspective sur la façade nord de la cathédrale. Le règlement d’aménagement intégré au plan urbain impose gabarits, rythmes et rotondes. De nombreuses constructions sont remarquables, qu'il s'agisse de demeures familiales (n°45, Émile Thion et Marcel Rousseau archi., 1926 et n°41, Constant Ouvière, archi., 1923), d'immeubles collectifs (n°50, Georges Bisson archi., 1924) ou de sièges sociaux (assurances, établissements bancaires).
Financé par le négociant Auguste Frédéric Subé, le monument est réalisé en 1906 par André-Félix Narjoux et les sculpteurs Paul Gasq, Paul Auban, Louis Baralis et Joseph Wary. Haut de 17 m., cette œuvre Art nouveau est rythmée de sculptures allégoriques figurant les ressources locales. Les naïades identifient les rivières. Mercure, symbolisant le Commerce, est entouré par la Vigne, l’Industrie, l’Agriculture et Reims en femme couronnée. La Victoire ailée détruite en 1942 est refaite en 1983. L'ensemble est restauré en 2016.
Reims rassemble environ 100 000 dossiers de dommages de guerre. Afin de faciliter les démarches, les propriétaires se regroupent en coopératives. Bien qu'ils soient encouragés par les urbanistes, peu de projets comportent des remaniements cadastraux. Le principal exemple est le passage couvert réalisé par la Coopérative Subé. L'opération présente des avantages pour la Ville et les propriétaires puisqu'elle augmente les surfaces de commerces et de vitrines. Comme dans les modèles parisiens inventés au début du XIXe siècle, on y déambule à l’abri des intempéries, sous la lumière des verrières hautes soutenues par une structure métallique. Les murs sont en ciment armé, enduits façon pierre et enrichis d'éléments décoratifs de style 1925. Ce matériau permet de multiplier les ouvertures en rez-de-chaussée et entresol avec baies en anse de panier, oculus et arcades, en maintenant la possibilité de construire en élévation.
Cette salle de cinéma a été réalisée par Émile Thion et Marcel Rousseau. Sa façade remarquable s'inscrit dans le goût Art nouveau des cabarets de Montmartre. Spectaculaires, les travaux débutent en 1923 : il s'agit d'accueillir 1450 personnes, ce qui occasionne un chantier où s’exercent une foule d'ouvriers et d'artisans. On réalise un vaste fronton orné de sgraffites (motifs gravés dans le mortier) et de sculptures. Au niveau de l'entrée, le rythme ternaire de la façade se répercute dans des marquises en béton aux courbes organiques, riches en dessins colorés visibles dans les vitraux et les mortiers suivant le style d'un Art déco naissant. L'intérieur comportait une fresque de Rousseau-Decelle et un lustre d'Edgar Brandt, mais des travaux menés dans les années 1960 et 1980 ont dégradé l'ensemble [*]. La restauration de la façade est prévue dans le cadre d'un projet incluant logements, bureaux et commerces. Logos M.H. + patrimoine remarquable XXe siècle
* ERREUR PROBABLE (issue de trois sources convergentes : Rigaud, Reims Avant, VAH) : la confusion possible avec l'Opéra (même description)...
Mentionnée dès la fin du XIIe siècle, Saint-Jacques est la seule église paroissiale médiévale ayant subsisté à Reims. Plusieurs phases de construction se succèdent jusqu'au XVIe siècle, suivies d'une restauration au milieu du XIXe siècle. L’église est fortement endommagée durant la Grande Guerre. Dès 1919, l’architecte Henri Deneux y teste son système de charpente en éléments de ciment armé à la Philibert Delorme qu'il réutilisera pour la Cathédrale et la basilique Saint-Remi. Le clocher est reconstruit en 1994. En légende : Des vitraux conçus par Joseph Sima, Maria-Helena Vieira da Silva puis Benoît Marq, font de cette église un haut-lieu du renouveau de l’art sacré.
Cet immeuble de 1930 appartenait à l'entrepreneur Lucien Gillet et accueillait en rez-de-chaussée une boutique Kodak-Pathé. Premier immeuble à Reims doté d'un ascenseur, il se distingue par sa hauteur : cinq étages, surmontés par deux niveaux en gradins et couronnés par un belvédère d’angle. Dans l’esprit du Mouvement Moderne, il se singularise par sa géométrie épurée, que l'on trouve dans les ferronneries, les volumes et jeux de matériaux, notamment dans l'alternance d'oriels en béton et de remplissages en briques.
Remontant au Mutualisme du XIXe siècle, les magasins à succursales multiples marquent l'histoire de Reims, comme Goulet-Turpin, les Établissements Économiques ou les Comptoirs Français. Certains annoncent la grande distribution, comme le Familistère. Les Docks Rémois font appel à l'architecte Pol Gosset pour ce bâtiment regroupant siège social, magasins, galeries d'exposition et salons. La partie supérieure de l’édifice accueillait la première École de commerce. Ouvert en décembre 1928, cet immeuble massif à ossature de béton armé avec façade en pierre de Chauvigny atteint cinq niveaux, scandés par des arcades surmontées de larges pilastres aux étages. L'angle en pans coupés se termine par un dôme sur plan octogonal où figure Mercure, dieu romain du Commerce. Les ferronneries de Raymond Subes ainsi que les sculptures et aménagements intérieurs Art déco ont disparu en 1989, lors de la rénovation menée par Reichen & Robert.
Diverses tendances architecturales des années 1920 s'expriment rue de Vesle. Les numéros 29-31 et 23-27, datés de 1924 et de 1927, montrent comment le style post-haussmannien assimile l'Art déco : les motifs végétaux deviennent abstraits, les lignes se raidissent, les décors se raréfient, la toiture devient terrasse... Aux 33-35, les Magasins modernes (Galeries Lafayette), réalisés en 1922 par Léon et Marcel Lamaizière, sont dans le goût des grands magasins parisiens du XIXe siècle avec un espace central évidé.
Implantée rue Carnot avant-guerre, cette enseigne est transférée et reconstruite à cet emplacement par Léon Margotin et Louis Roubert en 1922. Ils aménagent un commerce ainsi qu’une galerie d’art éclairée par une verrière zénithale. Ce commerce illustre la qualité du début de la reconstruction, avec pierre de taille, riches ferronneries et mosaïques. L'ensemble est bien préservé : peinture faux-marbre (restaurée), store, sols en granito avec motifs de rose et d'iris, ainsi qu'un ameublement néo-Directoire de goût Art déco.
Scène dédiée à l'art lyrique, l’Opéra conserve la façade de l'ancien « Grand Théâtre » édifié au XIXe siècle par l’architecte rémois Alphonse Gosset. Suite aux destructions de la Première Guerre mondiale, une grande part de l'édifice est reconstruite entre 1927 et 1929 par François Maille et Louis Sollier. Grâce au béton armé, les appuis structurels de la salle ont été renforcés et ses volumes entièrement dégagés par des balcons maintenus en porte-à-faux. L’influence du théâtre des Champs-Élysées d’Auguste Perret est manifeste et le style « Art déco » omniprésent : stuc veiné dans le grand foyer, multiples ouvrages en ferronneries d’Edgar Brandt (garde-corps avec masques de théâtre, vasques, lustre « bouclier lumineux » réalisé par l'Atelier Simon), fresque sur le thème de Bacchus réalisée par René-Achille Rousseau-Decelle, panneaux sculptés de Marcelle Sollier.
Situé à l'emplacement de l'ancien Hôtel-Dieu, dont il reste les celliers gothiques et des éléments de façade d'époque Louis-XV, le bâtiment est dessiné sous la Restauration par l'architecte royal Mazois et par son successeur Caristie, assisté de Serrurier, architecte de la ville. Anticipant le style « Beaux-Arts », dans un répertoire monumental caractéristique, il est inauguré en 1839, à l'exception du côté sud édifié en 1912. L'intérieur est reconstruit en 1928, la salle des pas-perdus réaménagée avec mezzanine en 1977.
Élargie lors de la reconstruction, cette rue accueille des établissements bancaires. À l'angle de la rue du Trésor, la rotonde surmontée d'un dôme impressionnant est l’œuvre d'André-Félix Narjoux, architecte attitré du Crédit Lyonnais. Au n°14, l'ancienne banque Chapuis réalisée par Émile Dufay-Lamy en 1922 accueille le conservatoire de musique entre 1934 et 1994 ; l'édifice orné d'imposantes sculptures de Louis-Aimé Lejeune est doté de verrières de Jacques Simon et d'un jardin suspendu d’Édouard Redont.
Fondée en 1912 par Léon Olry-Roederer, ce groupe mutualiste témoigne de l'investissement des maisons de champagne dans la vie rémoise. Le projet de 1924 par les architectes Albert Cuvillier et Ferdinand Amann réunit les bureaux des mutuelles, la bourse du petit commerce et l'école de musique. Modifié après l'Exposition internationale de 1925, le bâtiment intègre des éléments « Art déco » : volumes géométrisés, ferronneries et verrières caractéristiques, bas-reliefs d'Édouard Sediey et fresques intérieures d'Edmond Chauvet.
Cet hôtel particulier a probablement été construit par Pierre de Bezannes, lieutenant des habitants au XVe siècle. Implanté à l’origine sur une vaste parcelle, l’ensemble comprenait un corps principal et deux pavillons encadrant une cour d’honneur. Après-guerre, le pavillon subsistant est restitué par l’architecte Max Sainsaulieu et positionné 4 m. en retrait, pour s'aligner au cours Langlet. Les grandes baies des façades reprennent des ornements représentatifs du gothique flamboyant : clochetons, pinacles, arcs en accolade.... Logo M.H.
Dessiné en 1926-1927, cet édifice est l’œuvre de l'architecte des Postes François Le Cœur, associé à Henri Royer. Une salle circulaire de 17,5 m. de diamètre accueille le public, tandis que les bâtiments hauts étaient réservés aux services postaux. Articulation entre la place Royale et le chevet de la cathédrale, l'ensemble se singularise par sa modernité. Le béton s'affirme comme mode constructif et comme matériau. Dépourvue d'enduit, sa surface bouchardée crée un contraste entre grès roses et granit gris. Logo patrimoine remarquable du XXe siècle
Incendiée le 19 septembre 1914, la charpente est reconstruite par Henri Deneux, « architecte en chef de la cathédrale de Reims ». Après des travaux d’urgence, un don de John D. Rockefeller permet la reconstruction définitive. Un tiers du budget est consacré à la charpente. Contrairement au reste de l'édifice, celle-ci n'est pas refaite à l'identique mais en ciment armé afin d'« écarter la menace d'incendie ». Henri Deneux utilise de petits éléments fabriqués en série assemblés suivant le principe des charpentes en bois à la Philibert Delorme. Ce système complexe, breveté en 1921, utilise des pièces courtes et clavetées nécessitant une organisation de chantier très précise avec numérotation de chaque élément et épure au sol. La cathédrale reconstruite avec charpente moderne en ciment armé est finalement inaugurée le 10 juillet 1938 par le président de la République Albert Lebrun et le cardinal Emmanuel Suhard.
À l’issue de la guerre, la « Dotation Carnegie pour la paix internationale » finance la reconstruction de la bibliothèque. Sa réalisation est confiée à Max Sainsaulieu qui va réaliser un chef-d’œuvre de l'Art déco. La porte, présentée à Paris durant la célèbre Exposition internationale de 1925, obtient la médaille d'or avec ses ferronneries des Ateliers Schwartz-Hautmont et ses mosaïques d'Auguste Biret. À l’intérieur, hall d’entrée et salle de lecture offrent d'harmonieux ensembles richement décorés par des artisans de renom avec des matériaux précieux : lanterne en pendentif de Jacques Simon, mosaïques d'après des cartons d'Henri Sauvage, placages de marbres des Ateliers Merbes-Sprimont, verrières de Jacques Gruber, peintures de Madeleine Lacour, mobilier de Max Sainsaulieu. La restauration menée par Jacques Bléhaut et Jean-Loup Roubert en 2005 a permis une remise aux normes, en conservant décors et fonctions.
Autre version –à corriger :
À l’issue de la guerre, la « Dotation Carnegie pour la paix internationale » finance la reconstruction de la bibliothèque. Sa réalisation est confiée à Max Sainsaulieu qui va réaliser un chef-d’œuvre de l'Art déco. La porte, présentée à Paris durant la célèbre Exposition internationale de 1925, obtient la médaille d'or avec ses ferronneries des Ateliers Schwartz-Haumont et ses mosaïques d'Auguste Biret. À l’intérieur, hall d’entrée et salle de lecture offrent d'harmonieux ensembles richement décorés par des artisans de renom avec des matériaux précieux : lanterne en pendentif de Jacques Simon, mosaïques murales de Merbès-Sprimont d’après les cartons d’un peintre de Courbevoie nommé Sauvage, verrières de Jacques Gruber, peintures de Madeleine Lacour, mobilier de Max Sainsaulieu . La restauration menée par Jacques Bléhaut et Jean-Loup Roubert en 2005 a permis une remise aux normes, en maintenant décors et fonctions. Logos M.H. + patrimoine remarquable du XXe siècle
Commanditée par le notaire André Douce à l'architecte Pol Gosset en 1929, cette villa se distingue par sa modernité Art déco, comparée aux hôtels particuliers liés aux maisons de champagne, de style Louis XV ou Louis XVI. Sa façade aux pilastres monumentaux en briques, son intérieur en béton de style Paquebot (lignes dynamiques inspirées des grands transatlantiques) et son remarquable salon de musique ont été classés en 1993. Restaurée en 1987, elle abrite l'Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) depuis 1994. 4 Supplément Art déco - indexé numériquement
AD-06 [27] – Les Promenades
Dessinées au XVIIIe siècle, les Promenades marquent la zone non aedificandi le long des fortifications. Leur démantèlement entraîne l'aménagement d'un ensemble paysager centré sur la gare et le square Colbert (1860). En 1919, les Promenades accueillent des commerces provisoires afin de relancer les activités de la ville sans entraver le déblaiement et la reconstruction. Il s'agit de baraquements en bois qui donnent à la ville « un aspect semblable aux cités du Transvaal ou du Colorado quand on découvre un filon » !
AD-07a [26] – Place Drouet-d’Erlon – côté Nord
La reconstruction de la place Drouet-d'Erlon est emblématique car elle regroupe un grand nombre de cafés, restaurants et hôtels. On y remarque des vitrines préservées (n° 5, boulangerie Waïda, aménagée en 1931 ; n°36, devanture de pharmacie, 1922) et de nombreuses façades remarquables (n°2-6, Clauzier et Mériaux, 1924 ; n°8-14, Gaislin, Sediey sculpteur, 1925 ; n° 23, Sainsaulieu, 1923 ; n°27, Fanjat, 1922 ; n°80, Bellou, Bellanger, Collet, 1924 ; angle rues M.-Dormoy et T.-Dubois, Clauzier et Mériaux, 1924).
AD-07b [25] – Place Drouet-d’Erlon – côté sud
Nommée place de la Couture jusqu’en 1853, cette vaste place (400 x 35 m) s'inscrit au cœur de la vie rémoise depuis le XIIe siècle, grâce à l'autorisation, par l’archevêque Guillaume de Champagne, de lotir ce terrain. L’étroitesse des façades et l'installation de boutiques sous arcades (dites « loges ») sont issues des implantations et des constructions médiévales. Celles-ci vont imposer une tradition constructive qui sera maintenue dans la Reconstruction des années 1920 par un règlement urbain.
AD-08 [6] - Les grands magasins de Reims
Ville de commerces et d'industries, le centre de Reims voit s’implanter des grands magasins, de la rue de Vesle aux abords de l'Hôtel de Ville. La rapidité et la modernité de leur reconstruction traduisent la volonté d'une relance économique. La rue de Talleyrand regroupe plusieurs enseignes : n°31-33 - Au Petit Paris (Herbé et Deffaux, 1922-23), n°21-23 - Le Palais du vêtement (Joseph Gaudet, 1923), n°28-30 - Henri Devred (Herbé et Deffaux, 1922), ornées de cartouches figurant les villes où des succursales sont présentes.
AD-09 [7*] - Cours Jean-Baptiste Langlet
Le Cours Langlet est l'un des premiers exemples d’aménagement urbain moderne en France. En 1920, George Burdett Ford imagine un centre-ville à l'américaine entouré de cités-jardins. Mais les réticences culturelles, la volonté de réutiliser les anciennes fondations, et plus encore l'absence de cadre juridique limitent ses interventions. Conçue pour la déambulation, cette « artère-promenade » de 30 m. de large comprend à l’origine des bassins, des bancs et un terre-plein ouvrant une nouvelle perspective sur la façade nord de la cathédrale. Le règlement d’aménagement intégré au plan urbain impose gabarits, rythmes et rotondes. De nombreuses constructions sont remarquables, qu'il s'agisse de demeures familiales (n°45, Émile Thion et Marcel Rousseau archi., 1926 et n°41, Constant Ouvière, archi., 1923), d'immeubles collectifs (n°50, Georges Bisson archi., 1924) ou de sièges sociaux (assurances, établissements bancaires).
AD-10 [24]- Fontaine Subé
Financé par le négociant Auguste Frédéric Subé, le monument est réalisé en 1906 par André-Félix Narjoux et les sculpteurs Paul Gasq, Paul Auban, Louis Baralis et Joseph Wary. Haut de 17 m., cette œuvre Art nouveau est rythmée de sculptures allégoriques figurant les ressources locales. Les naïades identifient les rivières. Mercure, symbolisant le Commerce, est entouré par la Vigne, l’Industrie, l’Agriculture et Reims en femme couronnée. La Victoire ailée détruite en 1942 est refaite en 1983. L'ensemble est restauré en 2016.
AD-11 [23*]- Passage Subé
Reims rassemble environ 100 000 dossiers de dommages de guerre. Afin de faciliter les démarches, les propriétaires se regroupent en coopératives. Bien qu'ils soient encouragés par les urbanistes, peu de projets comportent des remaniements cadastraux. Le principal exemple est le passage couvert réalisé par la Coopérative Subé. L'opération présente des avantages pour la Ville et les propriétaires puisqu'elle augmente les surfaces de commerces et de vitrines. Comme dans les modèles parisiens inventés au début du XIXe siècle, on y déambule à l’abri des intempéries, sous la lumière des verrières hautes soutenues par une structure métallique. Les murs sont en ciment armé, enduits façon pierre et enrichis d'éléments décoratifs de style 1925. Ce matériau permet de multiplier les ouvertures en rez-de-chaussée et entresol avec baies en anse de panier, oculus et arcades, en maintenant la possibilité de construire en élévation.
AD-12 [22*]- Cinéma Opéra
Cette salle de cinéma a été réalisée par Émile Thion et Marcel Rousseau. Sa façade remarquable s'inscrit dans le goût Art nouveau des cabarets de Montmartre. Spectaculaires, les travaux débutent en 1923 : il s'agit d'accueillir 1450 personnes, ce qui occasionne un chantier où s’exercent une foule d'ouvriers et d'artisans. On réalise un vaste fronton orné de sgraffites (motifs gravés dans le mortier) et de sculptures. Au niveau de l'entrée, le rythme ternaire de la façade se répercute dans des marquises en béton aux courbes organiques, riches en dessins colorés visibles dans les vitraux et les mortiers suivant le style d'un Art déco naissant. L'intérieur comportait une fresque de Rousseau-Decelle et un lustre d'Edgar Brandt, mais des travaux menés dans les années 1960 et 1980 ont dégradé l'ensemble [*]. La restauration de la façade est prévue dans le cadre d'un projet incluant logements, bureaux et commerces. Logos M.H. + patrimoine remarquable XXe siècle
* ERREUR PROBABLE (issue de trois sources convergentes : Rigaud, Reims Avant, VAH) : la confusion possible avec l'Opéra (même description)...
AD-13 [21] - Église Saint-Jacques
Mentionnée dès la fin du XIIe siècle, Saint-Jacques est la seule église paroissiale médiévale ayant subsisté à Reims. Plusieurs phases de construction se succèdent jusqu'au XVIe siècle, suivies d'une restauration au milieu du XIXe siècle. L’église est fortement endommagée durant la Grande Guerre. Dès 1919, l’architecte Henri Deneux y teste son système de charpente en éléments de ciment armé à la Philibert Delorme qu'il réutilisera pour la Cathédrale et la basilique Saint-Remi. Le clocher est reconstruit en 1994. En légende : Des vitraux conçus par Joseph Sima, Maria-Helena Vieira da Silva puis Benoît Marq, font de cette église un haut-lieu du renouveau de l’art sacré.
AD-14 [20] - Immeuble de rapport Kodak
Cet immeuble de 1930 appartenait à l'entrepreneur Lucien Gillet et accueillait en rez-de-chaussée une boutique Kodak-Pathé. Premier immeuble à Reims doté d'un ascenseur, il se distingue par sa hauteur : cinq étages, surmontés par deux niveaux en gradins et couronnés par un belvédère d’angle. Dans l’esprit du Mouvement Moderne, il se singularise par sa géométrie épurée, que l'on trouve dans les ferronneries, les volumes et jeux de matériaux, notamment dans l'alternance d'oriels en béton et de remplissages en briques.
AD-15 [17/18*] – Docks Rémois et Familistère
Remontant au Mutualisme du XIXe siècle, les magasins à succursales multiples marquent l'histoire de Reims, comme Goulet-Turpin, les Établissements Économiques ou les Comptoirs Français. Certains annoncent la grande distribution, comme le Familistère. Les Docks Rémois font appel à l'architecte Pol Gosset pour ce bâtiment regroupant siège social, magasins, galeries d'exposition et salons. La partie supérieure de l’édifice accueillait la première École de commerce. Ouvert en décembre 1928, cet immeuble massif à ossature de béton armé avec façade en pierre de Chauvigny atteint cinq niveaux, scandés par des arcades surmontées de larges pilastres aux étages. L'angle en pans coupés se termine par un dôme sur plan octogonal où figure Mercure, dieu romain du Commerce. Les ferronneries de Raymond Subes ainsi que les sculptures et aménagements intérieurs Art déco ont disparu en 1989, lors de la rénovation menée par Reichen & Robert.
AD-16 [19] – Rue de Vesle et Magasins modernes
Diverses tendances architecturales des années 1920 s'expriment rue de Vesle. Les numéros 29-31 et 23-27, datés de 1924 et de 1927, montrent comment le style post-haussmannien assimile l'Art déco : les motifs végétaux deviennent abstraits, les lignes se raidissent, les décors se raréfient, la toiture devient terrasse... Aux 33-35, les Magasins modernes (Galeries Lafayette), réalisés en 1922 par Léon et Marcel Lamaizière, sont dans le goût des grands magasins parisiens du XIXe siècle avec un espace central évidé.
AD-17 [10]- L'Iris de Florence
Implantée rue Carnot avant-guerre, cette enseigne est transférée et reconstruite à cet emplacement par Léon Margotin et Louis Roubert en 1922. Ils aménagent un commerce ainsi qu’une galerie d’art éclairée par une verrière zénithale. Ce commerce illustre la qualité du début de la reconstruction, avec pierre de taille, riches ferronneries et mosaïques. L'ensemble est bien préservé : peinture faux-marbre (restaurée), store, sols en granito avec motifs de rose et d'iris, ainsi qu'un ameublement néo-Directoire de goût Art déco.
AD-18 [11*] - Opéra, ancien Grand Théâtre
Scène dédiée à l'art lyrique, l’Opéra conserve la façade de l'ancien « Grand Théâtre » édifié au XIXe siècle par l’architecte rémois Alphonse Gosset. Suite aux destructions de la Première Guerre mondiale, une grande part de l'édifice est reconstruite entre 1927 et 1929 par François Maille et Louis Sollier. Grâce au béton armé, les appuis structurels de la salle ont été renforcés et ses volumes entièrement dégagés par des balcons maintenus en porte-à-faux. L’influence du théâtre des Champs-Élysées d’Auguste Perret est manifeste et le style « Art déco » omniprésent : stuc veiné dans le grand foyer, multiples ouvrages en ferronneries d’Edgar Brandt (garde-corps avec masques de théâtre, vasques, lustre « bouclier lumineux » réalisé par l'Atelier Simon), fresque sur le thème de Bacchus réalisée par René-Achille Rousseau-Decelle, panneaux sculptés de Marcelle Sollier.
AD-19 [12] - Palais de justice
Situé à l'emplacement de l'ancien Hôtel-Dieu, dont il reste les celliers gothiques et des éléments de façade d'époque Louis-XV, le bâtiment est dessiné sous la Restauration par l'architecte royal Mazois et par son successeur Caristie, assisté de Serrurier, architecte de la ville. Anticipant le style « Beaux-Arts », dans un répertoire monumental caractéristique, il est inauguré en 1839, à l'exception du côté sud édifié en 1912. L'intérieur est reconstruit en 1928, la salle des pas-perdus réaménagée avec mezzanine en 1977.
AD-20 [13] - Banques de la rue Carnot
Élargie lors de la reconstruction, cette rue accueille des établissements bancaires. À l'angle de la rue du Trésor, la rotonde surmontée d'un dôme impressionnant est l’œuvre d'André-Félix Narjoux, architecte attitré du Crédit Lyonnais. Au n°14, l'ancienne banque Chapuis réalisée par Émile Dufay-Lamy en 1922 accueille le conservatoire de musique entre 1934 et 1994 ; l'édifice orné d'imposantes sculptures de Louis-Aimé Lejeune est doté de verrières de Jacques Simon et d'un jardin suspendu d’Édouard Redont.
AD-21 [8] - Hôtel de la Mutualité
Fondée en 1912 par Léon Olry-Roederer, ce groupe mutualiste témoigne de l'investissement des maisons de champagne dans la vie rémoise. Le projet de 1924 par les architectes Albert Cuvillier et Ferdinand Amann réunit les bureaux des mutuelles, la bourse du petit commerce et l'école de musique. Modifié après l'Exposition internationale de 1925, le bâtiment intègre des éléments « Art déco » : volumes géométrisés, ferronneries et verrières caractéristiques, bas-reliefs d'Édouard Sediey et fresques intérieures d'Edmond Chauvet.
AD-22 [9] - Hôtel de Bezannes
Cet hôtel particulier a probablement été construit par Pierre de Bezannes, lieutenant des habitants au XVe siècle. Implanté à l’origine sur une vaste parcelle, l’ensemble comprenait un corps principal et deux pavillons encadrant une cour d’honneur. Après-guerre, le pavillon subsistant est restitué par l’architecte Max Sainsaulieu et positionné 4 m. en retrait, pour s'aligner au cours Langlet. Les grandes baies des façades reprennent des ornements représentatifs du gothique flamboyant : clochetons, pinacles, arcs en accolade.... Logo M.H.
AD-23 [14] - Hôtel des Postes
Dessiné en 1926-1927, cet édifice est l’œuvre de l'architecte des Postes François Le Cœur, associé à Henri Royer. Une salle circulaire de 17,5 m. de diamètre accueille le public, tandis que les bâtiments hauts étaient réservés aux services postaux. Articulation entre la place Royale et le chevet de la cathédrale, l'ensemble se singularise par sa modernité. Le béton s'affirme comme mode constructif et comme matériau. Dépourvue d'enduit, sa surface bouchardée crée un contraste entre grès roses et granit gris. Logo patrimoine remarquable du XXe siècle
AD-24 [15*] – Charpente de la cathédrale
Incendiée le 19 septembre 1914, la charpente est reconstruite par Henri Deneux, « architecte en chef de la cathédrale de Reims ». Après des travaux d’urgence, un don de John D. Rockefeller permet la reconstruction définitive. Un tiers du budget est consacré à la charpente. Contrairement au reste de l'édifice, celle-ci n'est pas refaite à l'identique mais en ciment armé afin d'« écarter la menace d'incendie ». Henri Deneux utilise de petits éléments fabriqués en série assemblés suivant le principe des charpentes en bois à la Philibert Delorme. Ce système complexe, breveté en 1921, utilise des pièces courtes et clavetées nécessitant une organisation de chantier très précise avec numérotation de chaque élément et épure au sol. La cathédrale reconstruite avec charpente moderne en ciment armé est finalement inaugurée le 10 juillet 1938 par le président de la République Albert Lebrun et le cardinal Emmanuel Suhard.
AD-25 [16*] - Bibliothèque Carnegie
À l’issue de la guerre, la « Dotation Carnegie pour la paix internationale » finance la reconstruction de la bibliothèque. Sa réalisation est confiée à Max Sainsaulieu qui va réaliser un chef-d’œuvre de l'Art déco. La porte, présentée à Paris durant la célèbre Exposition internationale de 1925, obtient la médaille d'or avec ses ferronneries des Ateliers Schwartz-Hautmont et ses mosaïques d'Auguste Biret. À l’intérieur, hall d’entrée et salle de lecture offrent d'harmonieux ensembles richement décorés par des artisans de renom avec des matériaux précieux : lanterne en pendentif de Jacques Simon, mosaïques d'après des cartons d'Henri Sauvage, placages de marbres des Ateliers Merbes-Sprimont, verrières de Jacques Gruber, peintures de Madeleine Lacour, mobilier de Max Sainsaulieu. La restauration menée par Jacques Bléhaut et Jean-Loup Roubert en 2005 a permis une remise aux normes, en conservant décors et fonctions.
Autre version –à corriger :
À l’issue de la guerre, la « Dotation Carnegie pour la paix internationale » finance la reconstruction de la bibliothèque. Sa réalisation est confiée à Max Sainsaulieu qui va réaliser un chef-d’œuvre de l'Art déco. La porte, présentée à Paris durant la célèbre Exposition internationale de 1925, obtient la médaille d'or avec ses ferronneries des Ateliers Schwartz-Haumont et ses mosaïques d'Auguste Biret. À l’intérieur, hall d’entrée et salle de lecture offrent d'harmonieux ensembles richement décorés par des artisans de renom avec des matériaux précieux : lanterne en pendentif de Jacques Simon, mosaïques murales de Merbès-Sprimont d’après les cartons d’un peintre de Courbevoie nommé Sauvage, verrières de Jacques Gruber, peintures de Madeleine Lacour, mobilier de Max Sainsaulieu . La restauration menée par Jacques Bléhaut et Jean-Loup Roubert en 2005 a permis une remise aux normes, en maintenant décors et fonctions. Logos M.H. + patrimoine remarquable du XXe siècle
AD-27 [0] – Villa Douce – U.R.C.A. [9 boulevard de la Paix, Villa Douce] -
Commanditée par le notaire André Douce à l'architecte Pol Gosset en 1929, cette villa se distingue par sa modernité Art déco, comparée aux hôtels particuliers liés aux maisons de champagne, de style Louis XV ou Louis XVI. Sa façade aux pilastres monumentaux en briques, son intérieur en béton de style Paquebot (lignes dynamiques inspirées des grands transatlantiques) et son remarquable salon de musique ont été classés en 1993. Restaurée en 1987, elle abrite l'Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) depuis 1994. 4 Supplément Art déco - indexé numériquement
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