dimanche 5 janvier 2020

Voie romaines rémoises (5) Kalas



Pour localiser les voies romaines avec précisions, il faut se référer à des auteurs locaux, allant des publications des érudits de l'Académie nationale de Reims aux archéologues ayant effectué des fouilles dans l'agglomération (service d'archéologie de la Ville et INRAP). Ces données se complètent par les publications en lignes dans des sites Internet amateurs (https://vici.org/vici/8652/).

Les travaux de l'Académie nationale de Reims (lien Gallica) sont les plus instructifs : la principale référence "érudite" est la publication d'Ernest Kalas : "Les aspects du Vieux Reims", communication à l'Académie nationale de Reims, t.CXXIX , p.169 faite en 1910 (lien Gallica)

L'auteur reprend les conclusions de Bergier, en y ajoutant les routes de Cologne et de Sens indiquées dans la Table de Peutinger. Il soustrait - assez logiquement - le doublon d'itinéraire Reims-Soissons figurant dans l'Itinéraire d'Antonin (route de Thérouanne via Soissons puis Noyon) en identifiant la route de Thérouanne via Saint-Quentin, liaison directe entre Reims et St-Quentin évitant Soissons.

1°     => Route de Chalons (dir. S-S-E, à 5h)
2°     => Route de Metz via Verdun (dir. E-S-E, à 4h)
3°     => Route de Metz via Toul (bifurcation, S-E, à 4h½)
4°     => Route de Trèves (dir. N-E, à 2h)
5°     => Route de Cologne (dir. N-N-E, à 1h)
6°     => Route de Thérouanne via St-Quentin (dir. N-O, à 10h)
7°     => Route de Bavais (dir. Nord, à 12h)
     => Route de  Boulogne via Soissons (dir. Ouest, 9h bis)
     => Route de Sens (dir. Sud, 6h)

"Inutile de préciser que ces inoubliables créations du génie romain possèdent quantité de ramifications les reliant entre elles et avec toutes les cités belges, et l'on remarque qu'un embranchement, parti de Soissons, communique incidemment avec la modeste ville de Lutèce, englobée dans la Province Lyonnaise. Ainsi la capitale des Rèmes se prépare comme un centre exceptionnel de viabilité, un « Septemvium ». A la fin du Ier siècle, la grande route de Rome à Lyon, Reims, Boulogne est terminée'-, toutes les autres sont en cours d'achèvement. Lors l'étoile à sept branches, formée par nos chemins de communication, saura décupler, en faveur d'une ville fédérée, le bénéfice des transactions à longue distance, que seuls des convergents tracés vicinaux sont capables de drainer, alors que le trafic par navigation n'est pas encore organisé 3. Dirons-nous qu'en même temps que s'avance, sur nous, la première de ces voies impériales, d'audacieux ingénieurs entreprennent de capter la Suippe, de la diriger souterrainement vers des réservoirs énormes, capables de satisfaire aux besoins d'une Cité qu'on a décidé d'agrandir dans des proportions considérables."

Ernest Kalas

samedi 4 janvier 2020

voies romaines rémoises (4) Bergier


Nicolas Bergier - Histoire des grands chemins (1622)

cf. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108634s/f1.image

L'ouvrage de Bergier restera la référence des principales études françaises sur les voies romaines jusqu'au milieu du XXème siècle.

Au début du XVIIe siècle, les voies romaines sont encore très bien connues et conservées, ce qui donne à cet ouvrage une importance majeure pour localiser les axes antiques.

Onze pages de l'ouvrage sont entièrement consacrées à Reims (pp.383-394) car Nicolas Bergier est Rémois et utilise sa ville comme un exemple. Il fait mener des fouilles pour en étudier les structures profondes et décrit avec grande précision le rattachement de différents itinéraires historiques avec les anciens axes routiers partant de la ville. S'appuyant essentiellement sur l'Itinéraire d'Antonin, il identifie sept voies principales pour inscrire Reims comme un "septemvium". Cependant, les voies de Therouanne et de Boulogne suivent en commun la route de Soissons.

I        => Route de Chalons (dir. S-S-E, à 5h)
II       => Route de Metz via Verdun (dir. E-S-E, à 4h)
III     => Route de Metz via Toul (bifurcation, S-E, à 4h½)
IV     => Route de Trèves (dir. N-E, à 2h)
V       => Route de Bavais (dir. Nord, à 12h)
VI     => Route de Thérouanne via Soissons-Saint-Quentin (dir. Ouest, 9h bis)
VII   => Route de Boulogne via Soissons-Noyon (dir. Ouest, 9h)

"Mais s'il y a une ville en toute la Gaule de deça les Alpes, en laquelle il se façe abord de toutes parts de grand nombre de chemins militaires, c'est la ville de Reims, que l'itinéraire, & la charte de Peutinger appellent Durocortorum, que l'on appelait Durencourt en vieil langage gaulois. C'est ce mot que les grecs et les latins ont diversement tourné selon leur fantasie, & l'inflexion de leur langue. Jules Caesar, mieux que pas un autre Durocortum,  [...] Et ne se faut émerveiller si les Empereurs de Rome l'ont accomodée dès le commencement de tant de grand chemins : attendu que dès le temps de Jules Caesar les Remois avaient grand pouvoir sur toute la Gaule Belgique : & que d'ailleurs ils avaient succedé à l'autorité & principauté que ceux de Bourgogne, qu'il appelle Sequanos, avaient auparavant dans la Celtique. [...]"
Nicolas Bergier, §5 p.484. 


vendredi 3 janvier 2020

voies romaines rémoises (3) Antonin


Interprétation de l'Itinéraire d'Antonin, Desjardin, p.38

Bien que l'itinéraire d'Antonin n'ait pas les qualités graphiques de la Table de Peutinger, il donne de nombreuses précisions sur certaines stations et inscrit chaque route dans un itinéraire ayant précisément un point de départ et un point d'arrivée. À quelques occasions, l'itinéraire précise le statuts des stations : soit des bourgs (vicus), soit de plus grandes villes (civitas).

Pour Reims, l'Itinéraire détaille trois embranchements sur la Via Caesare, du côté est de la ville : une première bifurcation au SSE (à 5h) vers Chalons-en-Ch. (Durocatelauni) puis Troyes (Augustobona Tricasse) ; puis une seconde en direction du SE (à 4h½), passant par La Cheppe (Fanum minervae) pour conduire à Toul (Tullum) où se trouve un  nouveau carrefour important permettant éventuellement de rejoindre Metz ("alio itinere") ; enfin, la voie se prolonge également en poursuivant la direction de l'ESE (à 4h) vers Verdun (Verodunum), pour aboutir en droite ligne sur Metz.

Outre ces axes à l'est de Reims, se retrouvent les routes de Boulogne (à 9h), de Bavais (à 12h), ainsi que la route de Trèves (à 2h) qui ne figure pas dans la Table de Peutinger, mais la bifurcation (2bis) identifiable archéologiquement (rejoignant la route de Cologne) n'est pas indiquées. Comparativement à la Table de Peutinger, il manque ainsi la route de Cologne (1h) et celle de Sens (6h)

> Vungus             =   Route de Trèves (dir. N-E, à 2h)
> Basilia              =   Route de Metz via Verdun (dir. E-S-E, à 4h)
> Fanum Minerv.=   Route de Metz via Toul - Bar-le-Duc (dir. S-E, à 4h½)
> Durocatelauni  =   Route de Chalons (dir. S-S-E, à 5h)
Fines                 =  Route de Boulogne via Soissons-Noyon (dir. Ouest, 9h)
Fines                 =  Route de Thérouanne via Soissons-St-Quentin (dir. Ouest, à 9h)
Auxenna           =  Route de Bavay (dir. Nord, 12h)

voies romaines rémoises (2) Peutinger


Table de Peutinger redressée par Ernest Desjardin, p.77

Dans la Table de Peutinger, la cité des Rèmes est désignée comme Durocortoro. La ville est aisément localisable dans la feuille 2 du parchemin de Peutinger, au-dessous de la frontière des Francs (Francia) - ce qui est assez précis relativement aux incertitudes de cette représentation très comprimée.

Durocortoro apparaît comme un carrefour de première importance à la croisée de six voies partant dans six directions différentes, correspondent probablement au premier réseau dessiné par Agrippa :

> Noviomagus   =   Route de Cologne (dir. N-N-E, à 1h)
> "Tanomia"     =   Route de Metz via Toul - Bar-le-Duc (dir. S-E, à 4h)
> Corobilium     =   Route de Chalons (dir. S-S-E, à 5h)
Bibe                 =  Route de Sens (dir. Sud, 6h)
Aug. Suesson. =  Route de Boulogne via Soissons (dir. Ouest, 9h)
Auxenna          =  Route de Bavay (dir. Nord, 12h)

Certains itinéraires sont suspects, comme la route de Sens qui se dirige plein sud, puis remonte vers le nord-ouest, après de nombreux embranchements... Cependant, seules les erreurs sur les noms peuvent être corrigées avec certitude, comme la tribu "Rérviges" qui désigne les "Rémiges" ou "Tanomia" qui signale le toponyme Fanomia, temple de Minerve (Fanum Minervae) situé à La Cheppe.

jeudi 2 janvier 2020

voies romaines rémoises (1) présentation

BAYARD D., COLLART J.-L., MAHÉO N., 2004, La marque de Rome : Samarobriva et les villes du nord de la Gaule, Amiens, Amiens Métropole, 200 p., p. 27, fig. 10

L’émergence de Durocortorum, soit Reims antique, après la conquête romaine est certainement à mettre en corrélation avec l’attitude des Rèmes, lors des campagnes militaires de César en Gaule, puisqu’ils se rallièrent très tôt à lui. Ce dernier leur accorda un feodus, ce qui leur octroya le statut de tribu fédérée et les dispensa du paiement du stipendium, tribut marquant la sujétion à Rome. Entre 16 et 13 av. J.-C., Auguste organise les trois provinces de la Gaule et fait de Durocortorum la capitale de la province de Belgique. L’accession à ce statut et ses implications furent probablement les moteurs de son développement urbain. Dans la ville, il se manifeste à la fin du IIe siècle par l’installation de grands édifices publics dont quatre arcs monumentaux encadrant la cité et situés au passage des cardo et decumanus principaux (NEISS, SINDONINO, 2004). En périphérie, ces transformations majeures se révèlent dans la mise en place d’un réseau routier particulièrement structuré, en direction du nord et du nord-est du territoire rème. Ces grands axes de communication desservent tous des centres économiques, politiques et militaires majeurs, autres chefs-lieux de cité, tels que Cologne, Trèves (Augusta Trevorum) ou Bavay (Bagacum).

Rudy Jemin, « Étude archéologique de la voie antique Reims-Trèves à Witry-lès-Reims (Marne) », Revue archéologique de l’Est [En ligne], Tome 61 | 2012, p.199

Dans les publication récentes douze voies partent de Reims. Sept sont de première importance et notées comme le Septemvium de Reims :

NNE : 01 - route de Cologne
   NE : 02 - route de Trève (avec 02 bis embranchement vers route de Cologne)
  (E)  : 03 - (voie secondaire dir. Nogent)
ESE :  04 )  route de Metz via Verdun
  SE  : 04 ½ route de Metz via Toul 
SSE :  05 - route de Chalons
     S :  06 - route de Sens
SSW:  07 - (voie secondaire dir. Epernay)
  SW : 08 - (voie secondaire dir. Chateau-Thierry)
    W : 09 - route de Boulogne via Soissons
 NW : 10 - route de Thérouanne via St-Quentin
NNW: 11 - (voie secondaire)
     N : 12 - route de Bavais

Ci-après : la borne milliaire de Tongres


lundi 30 décembre 2019

Recette : pâte feuilletée


  • 400 / 500 g de farine  bio T55 (2pâtes)
  • 20 . 25 cl
  • 1 c.à c. (5 g) de sel fin 1 c.à.
  • 350 / 400 g de beurre baratte 1/2 sel bio ("tendre")

Ce volume de pâte est suffisant pour deux couches (galette des rois, tourte)
Les reste peuvent être utilisés en feuilletés au fromage...

Temps de cuisson approximatif : 30 mn à 195°c (chaleur tournante)
VOIR LA DESCRIPTION des "tours" ci-après... Où lon remarque que la méthode de pliage correspond à celui du Corporal, linge liturgique posé sur l'hôtel au moment de l'Eucharistie... Etonnant, non ?


mercredi 4 décembre 2019

Recette : Sauce oseille (hollandaise)

Reprendre ingrédients et recette de la sauce hollandaise (avec poissons ou asperges, voire volailles), sauf le citron qui est remplacé par l'oseille :
  • 100 g de beurre (1/2 sel)
  • 50 g crème liquide
  • 3 jaunes d’œuf 
  • 10 feuilles moyennes de grosse oseille (ou 1/2 citron)
  • Poivre  (pas de sel avec beurre salé)

  1. hacher l'oseille (ou pressez le jus du citron). Coupez le beurre en dés. Réserver.
  2. Battez les jaunes d’œufs avec 2 cuillerées à soupe d'eau froide.
  3. Placez dans un bain-marie chaud (non bouillant) et fouettez jusqu'à l'obtention d'une crème mousseuse et légère. Attention à ne pas cuire les jaunes qui précipitent.
  4. Ajoutez alors le beurre en morceaux en trois ou quatre fois, en fouettant bien à chaque fois. Puis ajouter la crème liquide.
  5. Incorporez les feuilles d'oseille hachées, puis mixer.
  6. OU ajouter jus du citron avant de servir.