vendredi 17 mai 2024

Patrimoine Reims // Maison de champagne Thiénot

vue Googlemaps du 3, rue du Marc

Maison de champagne Thiénot [649 car. / 762 sgn]


Érigés sur un réseau de caves médiévales, ces bâtiments adoptent la disposition d'un hôtel particulier de négociant. Dès le XIXᵉ siècle, les occupants successifs sont rattachés aux grandes familles de l'univers du champagne, Irroy, Heidsieck, Henriot, puis Geoffroy, ce dernier étant alors propriétaire des maisons Couvert et Forest-Fourneaux.

Détruits en 1918, les édifices sont reconstruits sur une structure en béton. La façade côté rue, abritant bureaux et logements, arbore un style Louis XVI agrémenté des pampres Art déco, tandis que le côté cour, dédié au stockage et à l'expédition, est en moellons calcaires rythmés par des briques, s'inspirant des bâtisses vernaculaires marnaises.

L'ensemble a été réaménagé en 2023 par l'architecte Loïc Thiénot.

  • Légendes des trois illustrations

(3) Publicité Irroy, première Maison de champagne signalée sur cette parcelle au début du XIXᵉ siècle ; toutefois, une pierre de fondation datée de 1794 indique comme maître d'ouvrage Philippe Leuchsenring (1762-1810) qui était déjà un important « marchand de vins de champagne ».
(fonds BMR XXXX-REF-XXXX)

(2) Plan monumental de Reims en 1894 : la rue du Marc apparait au coeur du quartier des sièges historiques du champagne ; les bâtiments, tels qu'ils apparaissaient avant-guerre, figurent au nom de la maison de champagne « Henriot & Cie, successeur d'Auger-Godinot ».  
(fonds BMR / Carnegie / Fonds iconographiques, réf. TGF-II-38)

(1) Façade d'avant-guerre photographiée au début du XXᵉ siècle : les bâtiments appartiennent à cette date à Henri Geoffroy qui se charge de la reconstruction ; seule la parcelle à droite, au n°5, est relativement épargnée pendant la Première Guerre mondiale.
(fonds SAVR).


  • remarques

* Un article de l'Académie de Reims prétend qu'il date d'Henri IV, mais son style architectural semble plutôt du XVIIIe ; la date de la pierre de fondation retrouvée en 1921 (1794) se confirme puisque la parcelle est encore divisée en deux sur le plan d'alignement Trudaine (daté d'environ 1765 à Reims) et sur un plan de 1778, mais elle est unifiée sur le cadastre napoléonien (de 1825 à Reims). Voir documents ci-dessous.

> Il manque le nom de l'architecte de la reconstruction - le PC ne figure pas dans la liste conservée par les archives municipales et le bâtiment n'est pas signé. Le bâtiment est occupé dès le recenssement de 1926.
 


(1)

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(3)


Autres illustrations et souces documentaires



Parcelle non-unifiée dans ce plan XVIIIe siècle (type Trudaine - vers 1760) des ADM intitulé étrangement pour des routes royales : "Routes nationales n° 31 et 51. Traverse de Reims 1ère partie, XVIIIè s." Cote : C 4018/3 (1er plan de la série, en bas à droite dans le prolongement de la "rue du Marq" nommé "rue du Bureau de la Draperie". Les parcelles appartiennent à [n°1 = Le Vergeur] "M. Rogier de Fourey B.L.C" ; [n°3 divisé en deux] "Sieur Prevoteau" et "M. Debrouillet - B. en briques et pierre" ; [n°5] "Le Sieur LeGrand v.p.c." https://archives.marne.fr/ark:/86869/dlvfq3grpx24


La rue du Marc sur le cadastre napoléonnien (1825), la parcelle 269 de la section H sur l'emplacement actuel du n°3 est unifiée (bordée par la 267 [n°5] et la 270 [n°1]). Il faudrait retrouver le nom des premiers propriétaires aux ADM, notamment dans  : 
"Reims. Etat de section des propriétés foncières non bâties et bâties. Section A, B, F, G, H, J, K, N." 
(Cote : 3 P 470/3 Date 1825. [description des biens sur la parcelle])
"Reims. Propriétés non bâties et bâties. Table alphabétique des propriétaires H-L. Folio 1221-1700."
(Cote : 3 P 470/7 Date 1825-1883. [liste des propriétaires]) 




Superposition de la vue aérienne, du cadastre napoléonien et du plan XVIIIe.


Matrice des propriétés du cadastre napoléonien (ADM - 3 P 470/3) : la parcelle 269 (actuel n°3 rue du Marc) est en 1825 la propriété de Pierre RESTOUT MENNESSON - la famille Mennesson va résider au n°5 de 1846 à 1891... La parcelle 270 (Hôtel Le Vergeur) est à cette date la propriété de la Vve Clicquot.


Article indiquant la construction du n°3 à l'époque d'Henri IV - mais l'édifice avant-la Première Guerre mondiale n'est à l'évidence pas de la Renaissance - tout au plus "de style Henri IV, mais plutôt de la fin du XVIIIe siècle, intégrant peut être des parties plus anciennes. C'est ce que l'on trouve dans Povillon Pierrard qui signale en 1822 : " rue du Marc [...] 1-l'ancien hôtel des monnaies [...] 2-La maison habitée par M. Prévoteau-Dessaint, où l'on voit encore une salle antique très belle, et très vastes et quelques restes d'architecture, 3 - La maison de M. Lespagnolles de Vilette, et autres maisons adjacentes dans le même quartier, servaient de logement au gouverneur de la ville, 4- La Maison de M. Rossignon, jadis de M. Béguin de Savigny, avait été bâtie et habitée par des comtes de Champagne." ( Il s'agit peut-être de la maison Prévoteau qui figure sur le plan du XVIIIe, tous les noms étant de cette période). Malheureusement, tout a disparu !


Dans le classique ouvrage A History of Champagne d'Henry Vizetelly en 1882, on décrit les nouveaux bâtiments Irroy situés entre le boulevard Lundy (du Temple) et la rue de la Justice :  "The offices of M. Ernest Irroy, who is known in Reims not merely as a large Champagne grower and shipper, but also as a distinguished amateur of the fine arts, taking a leading part in originating local exhibitions and the like, are attached to his private residence, a handsome mansion flanked by a large and charming garden in the Boulevard du Temple. The laying out of this sylvan oasis is due to M. Varé, the head gardener of the city of Paris, who contributed so largely to the picturesque embellishment of the Bois de Boulogne. M. Irroy's establishment, wich comprises a considerable range of buildings grouped around two courtyards, is immeiately adjacent, althought its principal entrance is in the Rue de la Justice"
(https://books.google.fr/books?id=I2k9AQAAMAAJ&vq=Irroy&hl=fr&pg=PA183#v=onepage&q&f=false


Si Ernest Irroy n'est plus à cette adresse en 1920, les bâtiments qu'il a édifié rue de la Justice (directement en communication par les jardins avec son hôtel particulier boulevard Lundy / du Temple) figurant dans Le Monde illustré sont d'une architecture proche de celle reconstruite au n°3 rue du Marc (Source Gallica) : le style vernaculaire marnais : opus incertum en craie ou calcaire, pilastres et cadres de baies en briques rouges.


(source https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00078801) Le n°5 rue du Marc et ce qu'il reste de l'ancienne façade du n°3 À noter, la façade du n°5 subsiste et, bien qu'elle ne se voit pas sur cette photo, une maison gothique de la fin du XIVe siècle en fond de parcelle.


Pierre de fondation gravée (1. 0,31 x h. 0,42), trouvée en 1921(4) au n°3 rue du Marc, où figure le nom du jacobin Philippe Nicolas Leuchsenring qui ouvre, à une adresse proche une école de langues pour les enfants des grandes familles de négociants. (fonds Musée des Beaux-Arts, réf. 963.13.907 © ph. Agence Bruno Decrock) . Les lignes du texte sont séparés par un trait : PHILIPPE · NICOLAS GER-/MAIN LEUCHSENRING MARIE - ADELAIDE DROUE[T] / SON EPOUSE · PIERRE - PHI/LIPPE · LEUCHSENRING / LEUR FILS ET MARIE-ADE/LAIDE · LEUCHSENRING / LEUR FILLE · FAIT AN LAN / NEE 1794 / L AN DEUXIEME DE LA / REPUBLIQUI FRACAISSE. La famille Drouet est alors une famille de négociants.


M. G. CLAUSE, maître-assistant à la Faculté des lettres et sciences humaines de Reims: "L'enseignement à Reims pendant la Révolution". dans : Résumés des communications présentées aux sections de philologie et histoire jusqu'à 1610, histoire moderne et contemporaine, archéologie et histoire de l'art, géographie / 95e Congrès national des sociétés savantes, Reims, 23-27 mars 1970, p.46-47
(https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6395990g)


Une faute de frappe, mais il s'agit bien du négociant de Reims, jacobin et frère trois points (apprentis...) dans "La Parfaite amitié" (loge GO fondée à Lausanne en 1778). FM Fichier Bossu (197) - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10000165r
Il est sans aucun doute rattaché à une famille allemande d'apothicaires, celle de Philipp Nicolaus Leuchsenring (1700-1770). Voir URL : https://www.deutsche-biographie.de/sfz50713.html?language=en 

Il est le père d'un docteur botaniste décédé à Reims en 1855 - voir ci-dessous.


Acte de déçès de Pierre Phillipe en 1855 (64 ans, né le 30 juin 1791), "fils des défunts Philippe [Nicolas] Germain  Leuchsenring et de Marie Adélaïde Drouet". Dans la tradition des apothicaires, il est docteur en médecine et botaniste, auteur de publications sur l'implantation du pin noir d'Autriche en Champagne. 

Son père Philippe Nicolas Germain  Leuchsenring ne figure pas dans les tables décennales des décès à Reims, car la déclaration a été faite à Cormontreuil (en 1810) 


Les enfants nés après Pierre-Phillipe (1791-1855) listés dans la table décennale "1792-an X". Ils s'ajoutent aux deux cités sur la pierre de fondation, Pierre Philippe et Marie-Adélaïde : 

Doris (an II, IIe arr.) et Gabrielle (an VIII) retrouvées dans les actes de naissance, pas de Jeanne-Céline le 22 prairial an IV (ni Ier, ni IIe arr.)


L'acte de naissance de Doris indique que son père Philippe Nicolas Germain (2 mai 1794, 32 ans) et sa mère Marie Adélaïde Drouet (24 ans) résident ("en sa demeure") en l'an II (1793-1794) rue de la Grosse Bouteille, et non pas (ou pas encore), rue du Bureau-de-la-Draperie.
On en déduit la date de naissance du père : entre 33a-1j (3 mai 1761) et 32a (02 mai 1762)


Acte de naissance de Gabrielle - Sophie 21 ventose de l'an VIII (12 mars 1800). Les parents conservent la même adresse qu'en l'an II selon la cinquième ligne : "...Germain Leuchsenring âgé de trente sept ans [illisible] demeurant rue de la Grosse Bouteille".
On en déduit la date de naissance du père : entre 38a-1j (12 mars 1762) et 37 (12 mars 1763)


La rue de la Grosse-Bouteille en 1778 (actuelle rue de Mars, le long de l'hôtel de Ville), la famille Leuchsenring n'est pas à Reims (Philippe N. G. Leuchsenring n'a alors que 17 ans...)



Acte de décès de Philippe Nicolas Germain Leuchsenring (1762-1810), à Cormontreuil, à 48 ans le 20 février 1810. La note latérale précise qu'il est le fils de Jean Philippe Leuchsenring et Barbe Voïther (domiciliés à Edenkoben en Rhénanie-Palatinat).
On en déduit sa date de naissance :  entre 49a-1j (28 février 1761) et 48a (19 février 1762)
Les trois dates trouvées présentent une contradiction, mais positionne sa naissance en 1762.

Les parents rejoignent bien la famille d'apothicaires allemands puisque le père de Philippe Nicolas est :
"Leuchsenring, Johann Philipp (1739-1773), Handelsmann [commerçant], 1762 Apotheker [apothicaire] in Edenkoben, Hospitalverwalter" et son grand-père paternel est bien son homonyme en allemand "Leuchsenring, Philipp Nicolaus, Neustadt an der Haardt 9.4.1700, † Kandel 7.4.1777, evangelisch-reformiert, Apotheker in Kandel, der reformierten Kirche in Winden und Erlenbach zugetan, die Apotheke wurde 1777 an Georg Philipp Wagner verkauft." voir : 
https://www.lagis-hessen.de/en/subjects/rsrec/sn/bio/register/person/entry/leuchsenring%252C%2Bjohann%2Bphilipp


Archives Municipales de REIMS (en ligne) - Cote : FR2I164 - Dates : 1793-1794 - Comité révolutionnaire et de surveillance de la section de Mars devenue Le Pelletier. - Visas de certificats de civisme et déclarations des étrangers (11 août 1793 - 22 février 1794). p.4

Dudit jour du [?] du comité est comparu ledit Philippe Nlas. Germain Leuchsenring lequel a déclaré être né le 30 Sbre 1762 à Elenkoben, district du Palatinat, qu'il s'est racheté de l'esclavage du pays natal pour jouir d'identité française conformément au certificat d'electeur du Palatinat en date du 10 Nbre 1790 dont il [?] ; qu'il demeure à Reims depuis le 4 Fevr 1778 qu'il fait pour son compte le commerce de vin depuis le 5 janvier 1788, qu'il est marié avec ladite Marie Adélaïde Drouet [?] depuis le 21 Sbre 1790, qu'il a deux enfants et qu'il demeure depuis le mois de mai 1791 dans sa maison rue de la grosse bouteille n°12

Conclusion des recherches sur Leuchsenring aux AMCR en ligne :

Le 3, rue du Marc n'est pas l'adresse du domicile de Philippe Nicolas Leuchsenring (1762-1810) qui arrive en France à 17 ans en 1778, débute dans le commerce de vin en 1788, se marie en 1790 et réside n°12, rue de la Grosse-Bouteille entre 1791 et 1801~1810 (ce que confirment sa déclaration en tant qu'étranger et les actes de naissance de ses enfants). Concernant la pierre de fondation du n°3 rue du Marc, il reste la possibilité qu'il s'agisse de son école et/ou de son local commercial, l'adresse n'étant séparée que d'un pâté de maison de son domicile. L'autre possibilité est que la pierre a été déplacée (peu probable, vu le sérieux de Deneux et Sarrazin qui l'ont localisée et répertoriée)... 



Lancement de la requête Leuchsenring sur le site des AMCR



La suite des recherches s'effectue aux AMCR qui indiquent les fonds :

FR2i233 - Dates : An VIII Analyse : Surveillance des francs-maçons : déclaration de constitution, avis de lieu et horaires des séances).Personnes concernées : Barbereux, Berton-Simon, Biémont, Blavier, Bouchard, Bourgeois, Alexandre Delamotte, Jean-Baptiste Drouet, Louis Drouet, Prosper Drouet, Fourneaux, Legrand-Lasnier, Legrand-Rigaud, Gienanth, [Philippe] Leuchsenring, Oudin, Verrier-Dupont, Robin

FR5Q33 - Dates : 1790-1813 Analyse : Pensions civiles. - Anciens employés municipaux, anciens professeurs et institutrices, veuves de fonctionnaires publics : instructions, réclamations, extrait du registre des délibérations de l’administration municipale, correspondance. Notamment : Clermont, Prevost, Oudinot, [Guillaume] Leuchsenring, Marguerite Jacquemart, veuve de Charles Louis Passelet, veuve de Louis Antoine Giraux du service de la malle de Reims à Paris assassiné pendant son service dans la nuit du 8 au 9 janvier 1791 à Meaux, Huet.

Cote : FR1R4 - Dates : 1790-1809 Analyse : Écoles primaires et secondaires particulières, maisons d’éducation, pensionnats et cours particuliers. - Rapports avec la municipalité relatifs à la réglementation et au fonctionnement des établissements : demandes d’autorisation, certificats de civisme, correspondance, extraits des registres des délibérations et des arrêtés de l’administration départementale (an II-1809). Cours particuliers de langues, de géographie, de mnémonique, de mathématiques, … : avis d’ouverture, programmes (1790-1806). Notamment : professeurs ou directeurs d’écoles Bertin, Buache, Cordier, Douaÿ-Fressencourt, Dubourget, François Guivard, Jacquesson, Lefranc, Pierre Camille Lemoine, Guillaume Leuchsenring, Paté-Jouant*, Petit-Baronne, fermeture de la maison d’éducation de Dubourget dénoncée comme « foyer de royalisme et de fanatisme ».
> Un document donne l'adresse de l'école de commerce au "n°2 rue du Marc" [probable déplacement du numéro] mais dirigée par Guillaume et non Philippe Leuchsenring.

FR2I255 - Dates : 1790-1813 Analyse : Etrangers vivant à Reims. - Législation (1790-an XI) ; pétition de Rémois d’origine étrangère (1793) ; listes des ci-devant nobles et étrangers par section (an II) ; pétitions de travailleurs étrangers sollicitant des autorisations pour rester à Reims (an III) ; étrangers s’installant à Reims (1792-1813). Notamment : Rémois d’origine étrangère : Henri Charfestin (Scharffenstein), Félix Elmering, François Gienanth, Frédéric Haeger, Florens Louis Heidsieck, Jean Lesart, Philippe Leuchsenring, Emanuel Oppermann, Jean-Baptiste et Joseph Renard, Jacques Roy ; travailleurs étrangers : Christophe Godefroi Horn, Georges Lanius, Aloÿse Vogt, Bernard Wendel..
>Un document donne la biographie de Philippe Leuchsenring - confirme les données.

Cote : FR2F9 - Dates : 1790-1813 Analyse : Propriétaires, négociants, marchands de vin et autres boissons. - Vins infectés, droits lors des ventes, octrois, relations commerciales avec d’autres villes en France et à l’étranger : avis, extrait du registre des arrêtés municipaux, pétitions, correspondance. Notamment : Gienanth frères ; Louis Drouet et Compagnie ; Heidsieck et Compagnie ; Bailly, Girardin, Chambon et Compagnie ; [Philippe] Leuchsenring, Hager, Vogt et Huyer ; Ruinart, Morel-Tronsson.
>Donne un chiffre d'expédition par bateau de Drouet-Leuchsenring (188 caisses de 50 bouteilles en 1802).

Conclusion des recherches sur Leuchsenring aux AMCR sur site :

L'adresse signalée en 1805 pour l'école de Guillaume Leuchsening est le "sis n°2 rue du Marc" qui est, selon l'étude des recensements, situé plus loin dans la rue (face à l'hôtel du Marc). C'était donc une fausse piste. Par contre l'étude systématique des recensements a permis de retrouver les différents occupants dont les Heidsieck, qui était très proches de Leuchsenring (immigrés, francs-maçons,...). Il reste possible que Philippe Leuchsenring ait financé la construction d'un "hôtel de rapport" à cette adresse, mais il ne l'a pas occupé, ni lui, ni sa famille, ni l'école fondé par sa famille (qui était juste à côté). Malheureusement, on ne connaît pas les occupants entre 1794 et 1801...





Pistage de l'adresse sur les recensements (avec les fautes d'écriture) qui passe du n°8 (après 1841) au n°3 (après 1845). L'utilisation de cette adresse n'est pas strictement celle d'un hôtel particulier, plus proche  d'un hôtel de rapport, parfois occupé par des négociants en vin mais non-systématiquement.


Annonce du 3, rue du Marc en 1898. le concierge se nomme alors Eisher. Il sera principalement loué à des militaires hauts-gradés avant la guerre.




Bibliographie

Perron Fabrice , "Sources et acteurs jacobins à Reims", dans : Serge Bianchi, Les sociétés populaires à travers leurs procès-verbaux, Paris, éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2018, p. 27-38. URL : https://books.openedition.org/cths/3963?lang=fr

Sarrazin Charles, "Pierres de fondation trouvées à Reims de 1920 à 1932, publiées par M. Charles SARAZIN, Membre titulaire Source : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9791035h (p.269), pp.192-287



  • Philippe Nicolas Leuchsenring est un personnage clef, relativement à la FM, à la Révolution, au négoce franco-allemand, etc. Mais il est malheureusement absent des deux publications de référence sur le sujet :

Teissier Bruno, "Les Allemands du champagne", dans : Christine Ramel et Bruno Teissier, Ces Allemands qui font la France : Trois siècles d’immigration allemande en France, 2018, pp.63-66

Goujon Bertrand, Entre France et Allemagne, les grands négociants en vins de Champagne : approches
transfrontalières d’une élite patronale au cours du long XIXe siècle. 2017. halshs-0155365

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