jeudi 19 mai 2022

OWOP // La vipérine commune

Otto Wilhelm Thomé Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz 1885, Wikipedia commons

One Week One Plant (Owop) : la Vipérine (Echium vulgare)


Habitat

On l'a dit de milieu sec et perturbé, caillouteux, mais nous l'avons trouvé dans les vases séchées sur les bords du canal, perdue au milieu des Carex : perturbé, c'est vrai, mais pas du tout sec... Son habitat est aussi celui du bord des chemins, des friches (Onopordion acanthii), accompagnée de nombreux chardons (Onopordum acanthium, Carduus, Cirsium), de mauves (Malva), etc. Le site de l'INPN précise qu'elle partage 16 habitats et qu'elle est très présente dans l'hémisphère nord, centrée vers l'est de la France (https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/95793). Elle se trouve également dans l'hémisphère sud. Elle est donc ubiquiste et surtout très facile à identifier, un bon début pour le botaniste amateur. Par contre, le dessin d'Otto Wilhelm Thomé est plutôt moyen... Regardons les photographies sur le Net où l'on voit la base des poils noirs, l'enroulement en spirale très marqué de l'inflorescence, etc.

Clefs des familles : Boraginacées

Carnets de bota' // les grandes familles : dicotylédone > gamopétale (pétales soudés: groupe G / FB) > PIEGE : censée être actinomorphe, mais elles est ici "presque radiaire", et en réalité plutôt bilabiée comme les lamiacées... Par contre, la famille est très facilement identifiable par l'enroulement en queue de scorpion de l'inflorescence (cyme scorpioïde). 
La famille comprend Bourache, Consoude, Pulmonaire, Buglosse, Myosotis... Toutes dites comestibles, mais attention elles sont en réalité toxiques à haute dose. Ne manger que les jeunes pousses, sans excès car cette famille partage une toxine puissante présente dans des petites quantités : des alcaloides pyrrolizidiniques (Wiki) hépatotoxiques et cancérigènes.

Boraginacées : tige ronde, 5 étamines, inflo. scorpioïdes, feuilles alternes
 ≠ Lamiacées : tige carrée, 4 étamines, inflo. glomérules, feuilles opposées décussées

Flore belge/ groupe G > herbacée > 239 Non réunies en capitule > 247 symétrie presque radiaire > 248 hermaphrodite > 249 ovaire supère > 250 moins de 10 étamines > 251 calice d'au moins 4 sépales  > 252 ovaire à 4 loges, étamine fixées sur le tube de la corolle > 253 F. alternes, 5E alternant avec les lobes de la corolle, 5 écailles opposées aux lobes, tige cylindrique, hérissée de poils rudes (hispide)... Boraginacées pp.515-532.


Etymologie

Tout d'abord son nom est associé à une "signature" : vipérine, car son style divisé en deux à son extrémité (bifide) est comparable à une langue de vipère, d'autant plus qu'elle s'échappe d'une corolle en forme de gueule... (dessin n°2 d'Otto Wilhelm Thomé). La famille appartient aux "Lamiales" de Lamia, ogresse dans la mythologie, soit laimos, « gorge, gosier ». La corolle bilabiée (à deux lèvres) des Lamiale (surtout chez les Lamiacées) évoque bien une gueule ouverte.

Quant au nom de la famille Boraginacée, il dérive de la bourache, qui elle-même désigne la "bure", robe des moines rêche, car les feuilles ont ce touché particulier, y compris pour la vipérine.

Une variété de cette vipérine à des feuilles particulièrement irrégulières : Echium vulgare var. pustulatum, car elle présente des pustules sur les feuilles.

Usage traditionnel

Fleury de La Roche, Les Plantes bienfaisantes, 1906
ouvrage de référence, non numérisé de A à Z : pp.1-48 = A, etc.


Suite = mode de recherche Gallica : titre avec "médicinale" + "Echium vulgare" à 50 mots de "vipérine"

Ph. Eberhardt, Les plantes médicinales et leurs propriétés, aquarelles de Mlle S. Ballings, 1927 : "Les propriétés émollientes, adoucissantes et pectorales de Pulmonaria officinalis L. sont bien connues et la Vipérine : Echium vulgare, jouit des mêmes propriétés que la Bourrache ou la Buglosse" (p.LXXIX)

La Rocque, A de., Les Plantes médicinales, notions élémentaires de botanique... Plantes utiles et plantes nuisibles, par A. de La Rocque,... 2e édition, 1913 : "La Vipérine (Echium vulgare), plante assez commune dans notre pays, et qui passait autrefois pour guérir les morsures de serpents, mérite tout au plus d’être employée comme émolliente." (p. 172)

Antonin Rolet, Désiré Bouret, Plantes médicinales : culture et cueillette des plantes sauvages (2e édition), 1928, p. : "La Vipérine (Echium vulgare, L.), une Borraginée aussi, ressemble, dans son aspect général, à la Bourrache, mais ses fleurs sont en cornet presque bilabié. Propriétés et emploi. — La Bourrache contient, au moment de la floraison, un mucilage épais, des sels, en parti- culier du nitre, qui lui communiquent des propriétés émollientes, béchiques, expectorantes (elle adoucit la toux), rafraîchissantes, sudorifiques (de l'arabe abou rach, père de la sueur), diurétiques. Elle facilite le sommeil." (p.143)



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